Selon certaines sources sécuritaires, plusieurs centres de surveillance installés tout au long des côtes marocaines et notamment dans le nord seront renforcés par des forces supplémentaires relevant de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires ainsi que de la police. Ces centres seront en outre dotés d’appareils de communication et de surveillance ultramodernes reliés aux satellites de télécommunication.
Ces mesures ont été prises pour rehausser les opérations de surveillance face à l’augmentation sensible du trafic de drogue et d’immigration clandestine. La dernière tentative a été enregistrée près de la plage d’Ain Sebaa sur la côte atlantique quand un zodiac transportant des immigrés clandestin a chaviré, faisant plusieurs morts.
Ce renforcement du dispositif de sécurité coïncide avec les préparatifs des autorités espagnoles pour sécuriser les postes frontières de Beni Ansar et Tarjal respectivement dans les présides occupés de Mellila et Sebta en installant des caméras intelligentes. La première phase de ce projet devra être terminée à la fin de l’année en cours avec l’installation de 35 caméras sophistiquées pouvant identifier les visages des voyageurs. Le gouvernement espagnol a alloué un budget de 33 millions d’euros à ce projet colossal visant à lutter contre l’immigration clandestine et le trafic de drogue.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 4 octobre, que plusieurs tentatives d’immigration ont été enregistrées ces dernières années à partir du nord du Maroc. Au nord, les villes occupées de Sebta et Mellila sont considérées comme le point de départ des Subsahariens qui essayent de rejoindre l’Europe. Ces deux régions sont quadrillées par des grillages hauts de 6 mètres entourant les barrières et clôturés par des barbelés. Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, avait, il y a quelques mois, fait un exposé devant la chambre des Conseillers sur les efforts déployés par le Maroc pour mettre fin aux réseaux organisés de passeurs.
Le ministre a indiqué que les services de sécurité ont fait échouer plus de 50 000 tentatives d’immigration clandestine des Subsahariens et démantelé 73 réseaux criminels s’activant dans la traite des êtres humains. Tout au long du littoral nord, le royaume déploie plus de 13 000 gardiens pour surveiller les frontières avec un coût qui avoisine 200 millions d’euros par an. Face aux nouvelles tactiques des réseaux de passeurs et l’augmentation du nombre de candidats à l’immigration, l’Espagne a accepté d’accorder au Maroc une aide de 32,2 millions d’euros tout comme l’UE, qui a promis une aide de 140 millions d’euros.