Dans la nuit de samedi à dimanche, le PAM a tenu, au palais des congrès d’El Oulja à Salé, son Conseil national en vue de l’élection d’un nouveau secrétaire général du parti. Après une longue résistance face à ses nombreux détracteurs, le désormais ancien SG du PAM, Ilyas El Omari s’est enfin résolu à jeter l’éponge. C’est le président de la chambre des conseillers, Hakim Benchemass, un nordiste comme lui, qui prend les rênes du parti bleu-blanc.
Dans son édition de ce lundi 28 mai, le quotidien Al Akhbar joue sur cette proximité «rifaine» pour écrire qu’El Omari n’est pas parti en laissant sa place à n’importe qui. Il aurait en réalité manœuvré en coulisses pour s’assurer que personne d’autre que Benchemass ne le remplacerait à la tête du PAM. Si c’est effectivement le cas, on peut dire qu’il a réussi son challenge, puisque le nouveau secrétaire général a été élu haut la main. Il a recueilli 439 voix, alors que son poursuivant immédiat n’a obtenu que 39 voix, contre 35 pour le 3e candidat, 12 pour le 4e et 9 pour le 5e et dernier.
C’est ce qui a fait écrire à Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce 28 mai, qu’il s’agissait de «candidats de faible poids», ou taillés sur mesure, qui n'avaient pour fonction que de donner l’image d’un semblant de démocratie interne. Le quotidien ajoute que certains militants voient en Benchemass un moindre mal, comparé à Ilyas El Omari. L’unilatéralisme de ce dernier, son tribalisme et son clanisme, voire ses «menaces contre les personnalités du PAM, vont disparaître avec l’arrivée de Benchemass, qui sera un secrétaire général normal et plus ouvert», témoigne un PAMiste.
Pour d’autres militants, le nouveau SG est néanmoins plombé par plusieurs affaires médiatico-politiques d’actualité. Ils citent, pêle-mêle, l’affaire d’une somptueuse villa récemment acquise dans le quartier huppé de Souissi, à Rabat, et pour laquelle il aurait déboursé la coquette somme de 10 millions de dirhams. S'ajoute à ceci des démêlés avec la presse, notamment la plainte qu’il a portée en justice contre quatre journalistes, accusés d’avoir fuité des informations à partir du rapport d’une commission d’enquête parlementaire. Cela sans parler de ses mauvais rapports avec les conseillers dont il préside la Chambre, et dont une grande majorité l’accuse de ne jamais la consulter quand il s’agit de prendre les décisions importantes concernant la chambre haute du Parlement.
Au sein même du PAM, et en marge de la session élective du Conseil national, des voix se sont élevées pour dire que Benchamss avait été mal élu, pour la simple raison que sur plus de 1.000 membres du Conseil national du PAM, seuls 534 étaient présents au vote. Les plus pessimistes vont même jusqu’à considérer que l’élection de Benchemass comme secrétaire général est «le début de la fin du PAM». En effet, selon eux, le manque de gestion concertée du parti et l’absence de démocratie interne sont les deux tares qui risquent de faire imploser le parti du Tracteur.