L’ancien secrétaire général du PAM, qui a animé la scène politique nationale les élections de 2016, vient de mettre fin à sa carrière politique. Il a déposé sa démission de la présidence de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, samedi dernier, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans son édition du lundi 30 septembre.
Le Conseil de la région vit sous le signe du blocage depuis déjà quelques mois, au point que ses alliés du RNI, de l’USFP et de l’UC ainsi que des membres du PAM ont décidé de ne plus assister aux réunions. Même la directrice de l’Agence régionale d’exécution des projets, pourtant réputée être l’une de ses proches, a changé de camp. En refusant d’annuler la réunion de la commission de suivi de l’action de l’Agence qui devait se tenir vendredi dernier, elle a aggravé la crise. Plus encore, même les membres de son parti se sont détournés de lui, en lui reprochant de courtiser le PJD.
C’est pour dire que le vent a définitivement changé de direction pour El Omari depuis le milieu de la semaine dernière, relève pour sa part le quotidien Al Akhbar dans son édition du même jour. Sa majorité s’est désolidarisée de lui, le wali de la région a rejeté l’ordre du jour de la session ordinaire du 7 octobre, sous prétexte qu’il a été présenté hors délai.
Ilyas El Omari a vite senti que «quelque chose se tramait contre lui». Pour ne pas enliser davantage la région avec l’impossibilité de voter son budget pour l’année 2020, le président a préféré remettre sa lettre de démission au bureau du wali. De toutes les manières, note le quotidien, il ne pouvait plus tenir en poste après que ses alliés du RNI, de l’UC et du PPS et les membres de son propre parti lui ont tourné le dos.
Autre fait qui a accéléré le départ d’El Omary, observe le quotidien: l’annulation d’une visite que le président de la région comptait effectuer en Chine dans le cadre du programme de coopération de la région avec ce pays, notamment celui de «cité Mohammed VI Tanger-Tech».
Ilyas El Omari a préféré présenter sa démission plutôt que d’être démis de ses fonctions, commente pour sa part le quotidien Al Massae dans sa livraison du même jour. Son départ était d’ailleurs prévisible. Les observateurs de la scène politique locale auront certainement noté, explique le quotidien, cette coalition hétéroclite des partis politiques représentés au sein du Conseil de la région, sous la houlette d’Ahmed El Idrissi, artisan de la carte électorale du PAM au niveau de la région, et la série d’initiatives que cette alliance a entreprises pour pousser le président de la région vers la porte de sortie. Et le dernier coup qui lui a été porté en ce sens, c’est le boycott des réunions du Conseil régional.
D’autres indicateurs, note le quotidien, ont signalé ce départ. Notamment la décision de son frère, Fouad El Omari, ancien maire de Tanger, de quitter le pays avec sa famille pour aller s’installer à Malaga en Espagne. D’aucun y ont vu, souligne Al Massae, les prémices du départ définitif de la grande famille «El Omari» de la scène politique et probablement du pays.
Pour le moment, écrit de son côté le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son numéro du même jour, Ilyas El Omari vient de quitter son dernier poste politique, mettant par la même occasion définitivement un terme à sa vie politique. Le président démissionnaire s’était déjà senti à l’étroit quand il entamait, en septembre, les préparatifs de la session ordinaire d’octobre avec les membres du conseil. Les événements se sont accélérés ces derniers jours, poursuit le journal. Certains membres du conseil, principalement du RNI, ne répondaient plus à ses appels alors que d’autres, les élus istiqlaliens notamment, se contentaient de vagues excuses pour justifier leur absence aux réunions. En même temps, Ahmed El Idrissi, qui fait partie du clan hostile au secrétaire général du PAM, s’est déplacé depuis Rabat à Tanger pour suivre en personne les opérations.
Vendredi 27 septembre, se sentant dos au mur, le président sortant a demandé une réunion d’urgence avec le wali pour essayer de comprendre. La réunion n’a pas eu lieu, note le quotidien, le ministère de l’Intérieur a préféré garder sa neutralité. Le président de la région a saisi le message et déposé sa démission le lendemain.
Il faut rappeler, relève Akhbar Al Yaoum, qu’El Omari avait déjà failli démissionner du temps du wali Mohamed Yaakoubi. En définitive, conclut le quotidien, une semaine mouvementée attend le Conseil de la région. Il sera question d’organiser de nouvelles alliances qui devront aboutir à la formation d’une majorité et à l’élection d’un nouveau président.