Pas moins de trois ambulances et six véhicules transportant près de 30 tonnes de produits alimentaires et pharmaceutiques destinés aux habitants de Tindouf sont bloquées par les autorités algériennes depuis le 17 octobre dernier au port d’Oran, déplorent les initiateurs de cette caravane humanitaire, dont le directeur du parti politique d’extrême-gauche «Podemos», pourtant proche du front Polisario.
Les humanitaires espagnols devaient, praîtrait-il, produire «une dérogation spéciale» dûment signée par le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, pour pouvoir acheminer leur aide à leurs véritables destinataires. Un préalable destiné, en fait, à dissuader les «soldats de l’humanitaire» à se rendre eux-mêmes à Tindouf pour s’assurer que leur aide est bien parvenue à leurs réels destinataires.
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Les caravaniers espagnols, conduits par le directeur de «Podemos» à Madrid, sont évidemment au fait du détournement de l'aide humanitaire par les officiels algériens et leurs complices polisariens. L’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) avait épinglé, dans un rapport accablant rendu public en 2015, le vol de l'aide humanitaire étrangère destinée à Tindouf, dont du lait pour les nourrissons(!), souvent détournée pour être revendues au marché noir de Nouakchott, de Bamako, ou de Niamey.
«L’interception de ces acteurs associatifs espagnols est intervenue, selon des jeunes sahraouis, suite à l’insistance de ces bénévoles d’accompagner ces aides humanitaires jusqu’aux camps de Tindouf et assister à leur distribution au lieu de les mettre à la disposition des responsables du Croissant rouge algérien et du Polisario au port d’Oran», indique une source fiable, contactée par Le360.
Et d’ajouter: «les organisateurs de cette caravane ont saisi des jeunes sahraouis pour les inciter à agir pour mettre fin à ce qu’ils ont appelé leur détention secrète au port d’Oran».
Face au siège imposé aux humanitaires, obligés de dormir à même le sol (!), les autorités algériennes ne font toujours rien pour débloquer la situation. Le business très lucratif auquel elles se livrent sur ces dons caritatifs, au détriment d’une population sahraouie affamée et humiliée au quotidien, ne peut en tout cas se faire à l’insu des hautes sphères du pouvoir en Algérie. Le silence gardé officiellement sur ce blocage met à l’évidence la complicité de ces mêmes hautes sphères, qui prétendent toutefois «défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». (!!)
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