«L’Histoire finit toujours par nous rattraper», dit-on. La vieille citation s’applique aujourd’hui aux deux présides occupés de Sebta et Melilla que le parlement européen, sur la base de manœuvres de certaines parties espagnoles, tente d'inclure dans l'espace Schengen.
Méconnues des Espagnols eux-mêmes, ces deux villes ne sont pas évoquées uniquement par les Marocains qui les revendiquent d’ailleurs depuis longtemps, mais également par les médias espagnols qui en parlent. La dernière en date est une publication du journal El Plural, qui a creusé dans l’Histoire pour rapporter des faits politiques inédits.
En effet, le média espagnol s’est basé sur un document de l’agence centrale de renseignement américaine CIA (Central Intelligence Agency) pour braquer les projecteurs sur la situation des deux villes au début des années quatre-vingt, rapporte l’hebdomadaire Al Ayyam dans sa dernière livraison.
Ce document révèle que l’ex-roi d’Espagne Juan Carlos était d’accord pour rétrocéder la ville de Melilla au Maroc, en 1979, soit quatre ans après la Marche verte (1975). Cette marche pacifique, soutenue par la communauté internationale, avait permis au royaume de récupérer son Sahara qui était occupé par l’Espagne, rappelle l’hebdomadaire.
Dans les détails, El Plural revient sur une communication téléphonique de 90 minutes entre l’ex-roi d’Espagne Juan Carlos et l’ambassadeur américain à Madrid à l’époque. Ce document de renseignement, consulté par le média espagnol après la levée de secret en 2014 par l’administration américaine, précise que la ville n’était habitée à cette époque que par environ 10.000 Espagnols, alors l’écrasante majorité de la population était marocaine.
En ce qui concerne la ville de Sebta, ajoute la même source, le roi d’Espagne avait proposé un statut international pour la ville, en accordant à Rabat les prérogatives de gestion de la cité. Cette configuration de l’époque a complètement changé aujourd’hui, fait remarquer l’hebdomadaire. Les Marocains installés dans les deux villes ont obtenu la nationalité espagnole. C’est ainsi que leur nombre a atteint environ 70.000 à Melilla et presque le même nombre à Sebta, ce qui complique la situation des deux villes, indique l’hebdomadaire. Le même document fait savoir également que l’ex-roi d’Espagne Juan Carlos craignait une autre marche verte pour récupérer les deux villes dans le nord. Ce qui aurait eu de graves conséquences, souligne le document américain.