Histoire: ces anciens directeurs de cabinet devenus ministres

Ahmed Reda Chami. . DR

Revue de presseKiosque360. Deux membres du gouvernement Akhannouch sont passés par le poste de directeur de cabinet avant de prendre en charge un département. Le cas de ministres qui ont fait, durant leur carrière, un crochet par un cabinet ministériel ne sont pas rares. En voici quelques exemples.

Le 22/10/2021 à 20h56

Bien avant de prendre en charge le département de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour était déjà connu du personnel du ministère. Il avait été pendant plusieurs années directeur de cabinet de Moulay Hafid Elalamy, son prédécesseur. Par ailleurs, le ministre istiqlalien dont la nomination n’a soulevé aucune objection était déjà, par le passé, le principal collaborateur de Nizar Baraka, alors que ce dernier était à la tête du CESE.

Le ministre de l’Industrie n’est pas le seul membre de l’équipe Akhannouch a avoir officié en tant que «dircab», précise le quotidien Al Akhbar qui consacre, dans son numéro du week-end des 23 et 24 octobre, un dossier aux anciens chefs de cabinet devenus ministres. En effet, Nasser Bourita, actuel titulaire du département des Affaires étrangères, était également chef de cabinet avant de devenir secrétaire général du ministère alors dirigé par Salaheddine Mezouar, puis ministre délégué.

Peu de gens savent, poursuit le quotidien, que ce natif de Taounat, bosseur infatigable, a gravi les échelons du ministère, dont il a la charge aujourd’hui pour un deuxième mandat, depuis le poste de secrétaire au sein de la Direction générale des relations multilatérales et de la coopération globale jusqu’au ministre, en passant par un poste d’ambassadeur à Vienne et d’autres postes intermédiaires.

Le même ministère, poursuit le quotidien, a connu le passage d’une autre ministre lui aussi ancien «cabinard». Taeib Fassi Fihri, après un bref passage au ministère du Plan comme attaché de direction, en 1984, a été propulsé chargé de mission, une année plus tard, au ministère délégué aux Affaires étrangères chargé des relations avec la Communauté européenne. C’est à ce titre qu’il a d’ailleurs participé, depuis le début, aux négociations du partenariat entre le Maroc et ce qui allait devenir plus tard l’UE. En 1989, il est nommé directeur de cabinet du ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, puis secrétaire général et, ensuite ministre.

Mohammed Benabdelkader, l’ancien ministre socialiste de la Justice, a également été chef de cabinet de Mohamed Elyazghi pendant cinq ans alors que ce dernier dirigeait le ministère chargé de l’Aménagement du territoire. Cet inspecteur principal de l’enseignement secondaire avait été appelé à Rabat par l’ancien ministre de la Culture, Mohamed Achaari, alors responsable du journal arabophone du parti dont Benabdelkader était correspondant depuis Tétouan. Puis, devenu ministre, il lui a proposé de faire partie de son cabinet avant qu’Elyazghi le réclame pour le même poste. C’est finalement auprès de ce dernier qu’il a travaillé de 2002 à 2007.

En évoquant le ministère de la Culture, ce département a vu passer un autre ancien cabinard, souligne le quotidien. Mohamed Amine Sbihia était, en effet, directeur de cabinet de son beau-frère, Moulay Smail Alaoui, entre 1998 et 2000 au ministère de l’Education nationale, mais il refuse que l’on dise que c’est grâce à l’appui de ce dernier, qui était secrétaire général du parti à l’époque, qu’il a pu être proposé pour le poste de ministre de la Culture en 2012.

Al Akhbar parle du cas de deux autres ministres socialistes, Jamal Rhmani et Nezha Chekrouni qui, tous les deux, étaient dans le cabinet de l’ancien porte-parole du gouvernement Youssoufi, Khalid Alioua, avant de devenir ministres à leur tour. Le premier a chapeauté le département de l’Emploi alors que sa collègue était ministre déléguée dans le même département.

Plus loin dans l’histoire du Maroc, le quotidien rappelle le cas de Maâti Bouabid, Premier ministre de 1979 à 1983, qui a occupé, entre autres postes dans sa longue carrière, celui de directeur du cabinet de Abdelhadi Boutaleb, alors ministre de l’Information, de la jeunesse et des sports. C’était en 1963, il occupait, depuis 1960, le poste du président de la commune de Casablanca.

Plus tard, Maâti Bouabid a été successivement ministre de la Justice et ministre de l’Emploi et des Affaires sociales. Ahmed Reda Guedira, une autre personnalité emblématique de l’Histoire récente du Maroc a été, au début de sa carrière politique, membre du cabinet du Prince héritier Moulay El Hassan, avant de devenir directeur du cabinet royal, puis plusieurs fois ministre. Driss Basri, le nom moins célèbre ministre de l’Intérieur, était également directeur de cabinet, mais à la DGSN.

Pour finir, le quotidien évoque le cas de Lahcen Skouri, l’éternel directeur de cabinet de Mohand Laenser, devenu tout récemment ministre de la Jeunesse et des sports. Al Akhbar a également parlé du cas de deux anciens ministres, Ahmed Reda Chami et Mohamed El Ouafa, qui ont cette particularité en commun qu’ils n’ont jamais eu de dircab. Reda Chami estimait que les nouvelles technologies lui permettaient de se passer de ce poste, alors que pour des raisons d’économies budgétaires, El Ouafa n’a tout simplement pas eu de cabinet durant toutes les années qu’il a passées au gouvernement, notamment au ministère de l’Education nationale.

Par Amyne Asmlal
Le 22/10/2021 à 20h56