Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, s'est attiré les foudres des islamistes après avoir suggéré de revoir le système d'héritage en prônant l'égalité entre hommes et femmes et l'interdiction de la polygamie. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Ses détracteurs qualifient ses idées de "tempête dans un verre", rapporte la presse de ce lundi 23 décembre. Akhbar Al Yaoum indique que le responsable socialiste "a mis en avant lors d'une rencontre des femmes USFPistes, tenue en fin de semaine, la nécessité de réviser les dispositions relatives à l'héritage, proposant d'ouvrir un dialogue sérieux à ce sujet". La proposition ne s'est pas arrêtée là. Driss Lachgar a demandé "la criminalisation de la polygamie et son retrait du code de la famille". Il a également proposé "la criminalisation du mariage des mineurs et de la violence contre les femmes".
Des sujets qui fâchent
Dans un entretien avec Akhbar Al Yaoum, Mohamed Hilali, vice-président du Mouvement unicité et réforme (MUR), plateforme idéologique du PJD, estime que la revendication de Lachgar est une "proposition réactionnaire qui émane d"une personne n'ayant pas de crédibilité". "Cet homme veut réinvestir les devants de la scène, sans succès", selon Hilali. Al Massae qualifie les déclarations du patron de l'USFP de "rocambolesques". Annass a pour sa part interrogé Al Bari Zamzami, président de l'Association des études et de recherche sur la jurisprudence islamique. Ce dernier estime que "la revendication de l'égalité entre les deux sexes en matière d'héritage "est une apostasie et une atteinte flagrante à la législation islamique".Les islamistes n'attentent que ce genre de provocations pour aller en guerre contre leurs auteurs au nom de la religion. Il est aussi vrai que l'égalité entre les deux sexes est un des fondements sur lesquels est édifiée toute société moderne, progressiste et prospère. Lachgar n'a pas tort d'évoquer cette idée. De leur côté, les islamistes doivent respecter son opinion et ne pas le lyncher. C'est la démocratie. Mais il y a une question qui s'impose : celle de savoir si notre société est prête à engager la réflexion autour de ce sujet.