La tension, palpable depuis plusieurs mois, ne fait que s’accentuer. Et pour cause! La publication, par le ministère de l’Éducation nationale, de la liste des enseignants absentéistes durant le mois de septembre dernier, a fait sortir les syndicats de leurs gonds. L’information fait d'ailleurs la Une de la plupart des journaux nationaux, dans leurs éditions du lundi 16 octobre.
Pour Akhbar Al Yaoum, la publication des noms des enseignants qui se sont absentés durant le mois de septembre présage d’un nouveau bras de fer entre les syndicats et le ministre de tutelle, Mohamed Hassad. Un représentant syndical cité par le journal déclare même que «la publication des noms des absentéistes est une première dans l’histoire et une infraction claire à la loi». Il ajoute que le fait que le secteur de l’Education soit le seul à recourir à cette pratique est «une insulte» au corps enseignant.
Une autre source syndicale, de même citée par le journal, s’interroge sur les véritables raisons de la publication de ces noms, ce genre de pratique ne pouvant en aucun cas être une solution au problème de l’absentéisme.
Abondant dans le même sens, Al Ahdath Al Maghribia indique que l’année scolaire a démarré avec plus de 600 enseignants absents, dont le tiers dans les lycées. Le journal ajoute que, selon les données du ministère, la plupart de ces absents ont présenté des certificats médicaux.
Al Ahdath Al Maghribia explique que le suivi de l’absentéisme dans les établissements publics fait partie des missions ordinaires du ministère. Or, ce dernier tente aujourd’hui d’en faire également un outil de contrôle et de dissuasion, en publiant les noms des personnes concernées. Le journal précise que la tutelle justifie cette démarche par sa volonté de redonner confiance en l’école marocaine, alors que les syndicats considèrent cette publication comme une surenchère dans un climat déjà assez tendu entre les enseignants et leur département de tutelle.
Assabah, pour sa part, parle d’une déclaration de guerre, les syndicats considérant cette publication des noms comme une atteinte à la dignité des enseignants, que le ministère veut rendre responsable de la situation actuelle du secteur de l’enseignement. Le quotidien ajoute que les syndicats appellent à un vaste mouvement de protestation, jeudi prochain, pour redorer le blason des enseignants touchés dans leur dignité. Une source syndicale citée par le journal s’interroge d'ailleurs sur cette initiative de Hassad, «sachant que les absences non justifiées sont déjà sanctionnées administrativement au niveau des établissements».
Autant dire que rien ne va plus entre les syndicats et le département de Mohamed Hassad.