Une nouvelle liste de noms de présidents de communes destitués par le ministère de l'Intérieur sera bientôt dévoilée, révèle le quotidien arabophone Assabah dans son édition du mardi 3 décembre. Ils s’ajouteront aux sept présidents de conseils communaux déjà révoqués la semaine dernière par l’ancien ministre de l’Intérieur Mohand Laenser. "La décision de destitution de ces élus est motivée par des irrégularités dans la gestion administrative et financière commises lors de l’exercice de leurs fonctions", croit savoir Assabah. Et de préciser que "des commissions effectuent des visites d’inspection au niveau des communes et établissent des rapports sur les irrégularités constatées dans la gestion".
Les décisions de limogeage sont prises par le ministère de l'Intérieur, conformément à l’article 33 de la charte communale. La charte en question stipule que "les présidents de conseils communaux et les vice-présidents, reconnus responsables de fautes graves, dûment établies, peuvent, après avoir été entendus ou invités à fournir des explications écrites sur les faits qui leur sont reprochés, être suspendus ou révoqués. La suspension, qui ne peut excéder un mois, intervient par arrêté motivé du ministre de l’Intérieur, publié au BO. La révocation entérine de plein droit l’inéligibilité aux fonctions de président ou à celle de vice-président, pendant la durée restante du mandat.
Déficit de gouvernance
Toujours selon Assabah, les élus destitués par l’ancien ministre de l’Intérieur ont décidé de faire recours. L’affaire suscite une vague de réactions. Celle de Mohand Laenser ne s'est pas fait attendre. Dans une déclaration au quotidien Al Akhbar, daté de ce mardi, il renvoie la balle dans le camp du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. "Les décisions de destitution des présidents de communes sont prises par le chef de gouvernement", affirme l’actuel ministre de l’Urbanisme et de l'aménagement du territoire, avant de poursuivre : "Le décret gouvernemental relatif aux décisions de destitution des présidents de communes, publié dans le BO, porte la signature du chef de l'Exécutif". Autant dire que Laenser n'assume pas le limogeage des sept présidents communuaux.Avec l'arrivée de Mohamed Hassad à la tête du ministère de l'Intérieur, les observateurs s'attendent à un grand ménage en matière de gouvernance locale. La presse fait état tous les jours de dérapages en ce qui concerne la gestion des communes. Aujourd'hui, tous les indicateurs laissent penser que le ministère de l'Intérieur enclenche une opération d'audit de grande envergure. Même les Conseils des villes sont concernés. Aux dernières nouvelles, le département de Hassad scrute les comptes du Conseil de la ville de Casablanca et s'implique même dans la confection de nouveaux cahiers des charges en ce qui concerne la gestion déléguée des déchets. Autant dire que Hassad sort ses griffes.