Guerre des clans en Algérie: putschs, assassinats et règlements de comptes

Les menaces d'implosion qui pèsent aujourd'hui sur l'Algérie seraient-elles derrière cette"mise à mort" du DRS?

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Revue de presseKiosque360. La révolution algérienne a revêtu l’uniforme militaire dès les premiers jours de l’indépendance. Depuis, le sort du pays au «million de martyrs» est scellé par les généraux qui commandent le Palais d’El Mouradia.

Le 10/12/2015 à 21h58

La lettre du général Mohamed Mediène, alias Toufik, légendaire chef des services secrets algériens, suite à la condamnation à cinq ans de prison du général à la retraite Abdelkader Aït Ourabi, dit Hassan, annonce la couleur de la guerre des clans qui ne manquera pas d'éclater après le règne de Abdelaziz Bouteflika. Une lutte d’influence que se livrent le cercle présidentiel, les services secrets et les généraux de l’armée, rapporte le quotidien Al Ittihad Al Ichtiraki qui consacre un dossier à l 'Algérie, dans son édition de ce vendredi 11 décembre.

Dès l’indépendance du pays au «million de martyrs», la révolution algérienne a revêtu l’uniforme militaire, relève en effet le quotidien. Et les généraux de l’armée gardaient toujours l’œil sur le Palais El Mouradia. Ainsi, Houari Boumédiène, qui était ministre de la défense, a renversé Ahmed Benbella, pourtant figure emblématique de la révolution, pour s’emparer du fauteuil de la présidence en 1965. Boumédiène représentait l’institution militaire qui intervenait également dans les domaines de l’économie et des affaires. Après son décès en 1978, la guerre des clans a repris. Kesdi Merbah, Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Saleh El Yahaoui ont alors formulé le souhait de prendre les commandes du Palais El Mouradia.

A cette époque, le président du Conseil national populaire (Parlement), Rabh Bitate, qui a géré le pays durant 45 jours, suivait de près ces luttes entre clans. Mais, finalement, l’institution militaire a opté pour Chadli Benjdid pour préserver ses intérêts. Et après le ratage dans la gestion des élections de 1991, largement remportées par le Front islamique du salut, (FIS), il a été délogé par la même institution militaire en 1992. Le pays a alors plongé dans le chaos. Bilan: plus de 200.000 morts et pas moins de 8.000 disparus jusqu’à ce jour.

Mohamed Boudiaf, exilé au Maroc pendants trente ans, sera alors rappelé en Algérie pour gérer une nouvelle guerre des clans. Mais il sera immédiatement assassiné par les généraux qui mettront à la tête du pays le général Lyamine Zeroual pour ensuite le forcer, en 1998, à démissionner pour baliser la voie à Abdelaziz Bouteflika qui convoitait la présidence depuis la mort de Houari Boumédiène.

Depuis, les généraux gèrent le pays en logeant Bouteflika au Palais El Mouradia. Des candidats ont été éliminés pour qu’il rempile et une révision de la Constitution a même eu lieu pour lui permettre de se succéder à lui-même. Mais, vu son état de santé, la question de sa succession se pose aujourd’hui, annonçant une nouvelle guerre des clans.

Par Mohamed Younsi
Le 10/12/2015 à 21h58