Guerre anti-Daach, ce que l’OTAN attend du Maroc

Un navire des forces de l'OTAN.

Un navire des forces de l'OTAN. . DR

Revue de presseKiosque360. Si le Maroc se dirige vers une non-participation armée à la campagne internationale contre Daach, il pourrait y contribuer sous d’autres formes tout aussi efficaces, exhortent des sources au sein de l’OTAN.

Le 17/09/2014 à 06h38

Les stratèges militaires sont unanimes: une guerre n’est pas que question d’armes, d’autres moyens doivent nécessairement entrer en jeu pour décider de son issue. Le renseignement militaire, où le Maroc a fait d’excellentes preuves, reste l’un des piliers majeurs de toute stratégie militaire proprement dite. "S’il est devenu quasi certain que le Maroc ne sera pas partie prenante dans la campagne militaire annoncée contre l’organisation terroriste de l’Etat islamique, il n’en demeure pas moins que son rôle reste crucial dans cette nouvelle guerre anti-terroriste", relève Akhbar Al Yaoum, dans un article de fond à paraître, en Une, dans sa livraison du mercredi 17 septembre. "Voilà ce que le monde attend du Maroc dans sa guerre contre Daach", titre le quotidien, qui rapporte des déclarations recueillies auprès de hauts responsables au sein de l’Organisation de l’Atlantique du Nord, basée à Bruxelles. Sur la question de savoir quel pourrait être le rôle du Maroc dans cette guerre, l’ambassadeur espagnol accrédité auprès de l’OTAN, Miguel Carceles, a répondu sur le ton de la prudence: "C’est au Maroc, et seulement au Maroc, de déterminer quel rôle il pourrait jouer au sein de la Coalition en cours de constitution, sur la base de ses propres intérêts sécuritaires", a précisé le diplomate espagnol, ajoutant que cette participation pourrait prendre une forme militaire, humanitaire ou politique. S’agissant du volet militaire, il n’y aura pas d’envoi de troupes au sol pour combattre les terroristes de l’Etat islamique en Irak. L’absence du Maroc lors de la dernière réunion de l’Otan en France en serait l’argument béton. Mais, comme il est dit plus haut, la participation du renseignement militaire marocain reste une option d’autant plus envisageable que Daach compte dans ses rangs plus d’un millier de combattants marocains, dont plusieurs promus au grade d’émirs par Abou Bakr el-Baghdadi, autoproclamé "Calife" du soi-disant Etat islamique.

OTAN, rôle accru du Maroc

"La participation du Maroc aux activités de l’OTAN a connu une hausse très significative en 2013", rapporte Al Massae, dans son édition du mercredi 17 septembre. Le chiffre, dévoilé par un haut responsable au sein de l’Organisation, Henry Lamberri, est éloquent. "Le Maroc a participé à 59 activités militaires de l’OTAN, contre 40 en 2012", a-t-il dévoilé, lors d’une rencontre entre des responsables de l’OTAN et des journalistes marocains, organisée lundi dernier à Bruxelles. A cette occasion, le haut responsable militaire a mis en relief le rôle aussi bien militaire que politique joué par le Maroc dans l’œuvre de pacification de différentes zones de tension à travers le monde. Interrogé sur la possibilité d’une coopération de l’OTAN dans les opérations de déminage dans les provinces sahariennes, le responsable a dit que l’Organisation se tenait prête à répondre à toute demande d’assistance en provenance du royaume. La même disposition est évoquée dans le quotidien Al Ahdath Al Maghirbiya, également représenté à la réunion de Bruxelles. "Nato : Nous offrons au Maroc la primeur de propositions dans la recherche de solutions aux conflits diplomatiques et militaires", titre le quotidien, en précisant que le partenariat entre le Maroc et l’OTAN est basé sur le principe gagnant-gagnant.

Au-delà de la coopération militaire exemplaire, les responsables de l’OTAN ont mis en relief, lors de leur rencontre avec la presse marocaine, la remarquable dynamique de développement que connaît le royaume, seul îlot de paix dans cet immense océan de troubles arabes. "Le Maroc pourrait être un bon exemple à suivre par les autres pays arabes", a mis en exergue l’ambassadeur portugais accrédité auprès de l’OTAN, Mira Gomez. "Il apporte la preuve qu’on peut être un pays musulman et entreprendre des réformes réelles, garantir une participation élargie à la femme et cultiver les nobles idéaux de liberté et de progrès", s’est félicité le diplomate portugais, cité par Akhbar Al Yaoum. 

Par Ziad Alami
Le 17/09/2014 à 06h38