Abdul Latif Nasir, 51 ans, est arrivé à Guantánamo le 3 mai 2002 après avoir été accusé par le renseignement américain d’être un commandant et un formateur des talibans. Il lui est également reproché d'avoir "joué à la fin 2001, un rôle de leader à Tora Bora lors de combats contre les forces américaines".
La Commission des libérations conditionnelles de Guantánamo a recommandé qu’il soit rapatrié dans son pays natal, le Maroc, où vit actuellement sa famille, pour une meilleure intégration, rapporte le site du Miami Herald.
Son avocate, Shelby Sullivan-Bennis a d'ailleurs déclaré le 7 juin devant la Commission, que Nasir voulait «retourner à Casablanca et travailler à temps plein avec son frère dans une société de traitement d’eau», ajoutant qu'«il sera entouré d'une famille solidaire et stable.» Elle décrit Abdellatif Nasir comme un homme renfermé mais intelligent qui durant sa détention a créé son propre dictionnaire anglais-arabe comprenant quelque 2000 mots.
En revanche, le profil élaboré par les renseignements américains est tout autre. Il indique que le Marocain «en veut encore au gouvernement des États-Unis et ceux qu'il considère comme responsables de sa détention prolongée. Il présente un certain niveau de menace à la lumière de ses activités dans le passé ainsi que ses compétences.» Il aurait également «défendu le djihad dans certaines circonstances et soutenu la charia», souligne le rapport.
La Commission des libérations conditionnelles a cependant annoncé que Nasir qui avait un comportement exemplaire durant sa détention a déclaré vouloir “renoncer à la violence” et n’a plus aucun contact avec “les individus impliqués dans des activités liées au terrorisme en dehors de Guantánamo”.
Pour l’instant, les diplomates américains du Département d'Etat ont engagé des discussions avec le royaume pour tenter de trouver un accord de rapatriement.
Si elle se concrétise, cette libération portera à 29 le nombre des prisonniers libérés de Guantanamo, depuis la promesse électorale faite en 2008 par le président américain Barack Obama de fermer ce centre de détention.