«On ne change pas une équipe qui gagne». En effet, il n’est pas souhaitable de changer une structure qui fonctionne pour en tirer plus de bénéfices. Mais, quand la machine est en panne, il faut savoir opter pour le changement.
C’est le cas du gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani qui trébuche et cumule des échecs sur toute la ligne. Une majorité hétéroclite, déchirée par des tiraillements entre ses composantes et constamment secouée par des crises internes et des passe d’armes médiatiques entre ses membres, reléguant au second plan sa mission de mettre en place des politiques publiques et des stratégies efficientes en vue de réponde aux attentes de la population.
Ce constat, estime l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar dans son édition de ce mardi 7 mai, exige une action politique en vue de remettre l’Exécutif sur les rails de sa mission constitutionnelle. Cette action politique réside dans un remaniement ministériel urgent, étant donné que le contexte économique, la conjoncture politique et la situation sociale ne favorisent pas l’option d’une organisation d'élections anticipées. Et en attendant le rendez-vous électoral de 2021, souligne l’éditorialiste du quotidien, le remaniement ministériel reste la formule la plus appropriée en vue d’insuffler une dose d’efficience et une dynamique à l’Exécutif.
Ce remaniement ne devrait pas concerner uniquement le gouvernement, mais également son contexte politique, pour ne pas laisser le champ libre à des courants extrémistes qui végètent dans cette ambiance et prétendent remédier aux dérapages des institutions constitutionnelles actuelles, de la dégradation de la situation sociale et de l’incapacité du gouvernement à agir en procédant à des réformes structurantes afin d’alléger la situation et promouvoir le volet social et économique.
Face à cette situation marquée, de plus, par la multiplication des mouvements de contestation et de colère, la seule issue reste donc le remaniement ministériel, souligne encore l’éditorialiste. Le fait d’ignorer ces paramètres, ajoute-t-il, aura de fâcheuses conséquences politiques, économiques et symboliques.
Ce remaniement ne devrait pas toucher uniquement l’architecture du gouvernement, mais avoir des visées stratégiques. Premièrement, le remaniement devra être opéré afin d’assurer une harmonie de l’équipe gouvernementale pour en finir avec les guerres qui déchirent l’actuelle coalition et souillent son image. Deuxièmement, l’Exécutif devra s’atteler à des réformes qui auront un impact sur la vie quotidienne de la population. Troisièmement, le pays a besoin d’un gouvernement vigilant pour suivre l’évolution de la situation régionale qui aura des influences sur les plans politique, sécuritaire et économique. Quatrièmement, le gouvernement devra agir en harmonie afin de mieux préparer les élections prochaines sur les plans constitutionnel, administratif et organisationnel, afin d’éviter une catastrophe politique. Car, estime l’éditorialiste du quotidien, la situation politique actuelle, avec ses arrivistes, ne balise la voie qu'à une abstention de grande ampleur qui ne servira que le parti au pouvoir, étant donné que ses électeurs ne sont pas concernés par la réussite ou l’échec du gouvernement.
