Samedi 13 juin, Abdelilah Benkirane conviait pour un déjeuner ceux que son équipe de communicateurs avait présentés comme des maîtres du Web, des faiseurs d’opinion sur les réseaux sociaux. Plusieurs journaux se sont fait l’écho de cette rencontre assez particulière, mais c’est l'édition d'Assabah de ce lundi 15 juin qui nous livre les plus fracassantes indiscrétions sur le chef du gouvernement. Soit une série d’aveux où il dit avoir échoué. Le chef de l’Exécutif et S.G du PJD a ainsi admis que son équipe n'avait pas réussi la réforme de l’enseignement, un secteur qui engloutit 54 milliards de dirhams par an. La solution? Abdelilah Benkirane préconise le recours au privé avec un soutien aux familles dans le besoin! Il ne déclare pas morte l’Ecole publique, mais c’est tout comme. Le deuxième aveu d’échec porte sur la lutte contre la corruption. Le chef du gouvernement s’est plaint de tout un système tentaculaire et difficile à cerner et à combattre. Il a ainsi revêtu son habit de prédicateur pour conseiller le «Ma3qoul» (le sérieux) à ses invités. Et, pour une fois, Abdelilah Benkirane a laissé de côté les «3afarit» et les «Tamassih»!
« Monsieur Je ne sais pas » !Lors de sa rencontre avec les «manipulateurs» des réseaux sociaux, le chef du gouvernement a concocté d’autres surprises à ses interlocuteurs. Il a ainsi déclaré ne rien savoir de «l’affaire du chocolat» qui avait éclaboussé l’ancien ministre haraki Abdeladim El Guerrouj. Abdelilah Benkirane a même affirmé ignorer les véritables raisons qui ont coûté son poste au jeune ministre berkani! Et d’enchaîner sur un ultime aveu d’échec en admettant n'avoir aucune prise sur les médias audiovisuels publics et le contenu qu’ils diffusent. «Ou Samira Sitaïl ne m’aurait pas traité d’Hitler!», a-t-il confié à ses invités.
Seul point "positif" rapporté par Assabah: le chef du gouvernement a apporté tout son soutien à son ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, dans le bras de fer qui l’oppose aux professionnels du secteur. Le ministre PPS avait en effet pris la décision d’affecter dans les zones rurales, pendant deux ans, les nouvelles recrues de son département.