La guéguerre entre Benkirane et Chabat n'est pas prête de s’arrêter. En témoignent les gros titres de la presse nationale de ce vendredi 10 mai, à l’exception de Attajdid, organe du PJD. Après la sortie du SG de l’Istiqlal, Hamid Chabat, appelant à une redistribution des cartes au sein du l’Exécutif, c’est au tour de la jeunesse du parti de la balance de monter au créneau. "La jeunesse istiqlalienne appelle à constituer un bloc contre le communisme et l'islamisme", titre Al Massae. Le quotidien cite un communiqué de la chabiba qui tire à boulets rouges sur Benkirane, en traitant l’Exécutif de tous les noms. Même son de cloche du côté de Al Khabar et de L'Opinion qui relèvent la posture "agressive" de la jeunesse istiqlalienne vis à vis "du silence de certains ministres du parti". Les jeunes de l’Istiqlal "condamnent de toutes ses forces la vile attaque du gouvernement contre le parti", lit-on sur L’Opinion, porte-parole de l’Istiqlal.
Visiblement, Chabat et la Jeunesse de son parti "tirent sur tout ce qui bouge » à l’image d’un "Terminator" politique comme le décrit Le Temps. L’hebdomadaire ne mâche pas ses mots : "Le chef de file de l'Istiqlal est un populiste qui en veut au Premier ministre". "Chabat qui veut accéder à la chefferie du gouvernement (…) veut sortir de celui-ci afin d'entrer dans un autre où le PJD n'aurait pas la vedette", estime Le Temps.
Rester ou quitter
De son côté, le PJD maintient le même discours. Ahdath Al Maghribiya rapporte que le chef du gouvernement "s'en fiche du remaniement gouvernemental" et ajoute que son parti "ne craint pas le retrait de l'Istiqlal". Le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, quant à lui, rassure sur Akhbar Al Yaoum en affirmant que "le gouvernement travaille en synergie pour relever les défis du pays". L’Economiste s’interroge, quant à lui, si l’Istiqlal quittera le gouvernement. Et de préciser que le Conseil national qui se tiendra ce samedi pourrait déléguer à Chabat la décision pour rester ou sortir.
L’opposant en chef, comme le qualifie Les Eco, ira-t-il jusqu’au bout ? Une chose est sûre : La tension entre les deux piliers de la coalition semble prendre une nouvelle tournure. D’un côté, des ministres istiqlaliens qui se retrouvent dans le collimateur de la jeunesse du parti, de l’autre un gouvernement qui semble imperturbable face aux attaques de Chabat. La réunion du Conseil national de l’Istiqlal s’annonce décisive.




