Après deux mandats au gouvernement et en pleine mobilisation, dans la perspective des législatives du 8 septembre, pour en briguer un troisième, le PJD assure qu’il n’est pas né pour s’éterniser aux affaires. Le secrétaire général du parti islamiste affirme que sa formation n’a pas non plus pour ambition de rester éternellement à la tête des collectivités territoriales qu’elle gère aujourd’hui. En un mot, Saad-Eddine El Othmani, laisse entendre que son parti est «prêt à retourner à l’opposition».
Ce qu’il présente comme une menace risque fort de devenir une réalité. Le PJD est bel et bien en train de préparer ses bases pour le scénario d’un retour imminent dans l’opposition, aussi bien au niveau parlementaire qu’à l’échelle des collectivités territoriales, souligne le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans son édition du lundi 24 mai.
Lors d’une réunion interne, tenue samedi 22 mai, le secrétaire général a fait comprendre aux responsables locaux du parti que leur formation ne restera pas éternellement au pouvoir et à la tête des communes. Le PJD est de plus en plus conscient qu’il ne va certainement pas remporter les prochaines élections du 8 septembre, en raison de la nette régression, après deux mandats au pouvoir, de sa popularité. Et la manière dont il a géré les affaires publiques durant ce temps y est pour beaucoup. Autre facteur évoqué par Al Ahdath Al Maghrebia, et qui fera que la formation islamiste n’arrivera certainement pas en tête des élections, le refus «incompréhensible» de plusieurs de ces cadres de se présenter au prochain scrutin.
Selon El Othmani, pour qui «tous les scénarios sont possibles», l’essentiel pour le PJD dans l’étape à venir est que les règles de la démocratie soient respectées. Et son parti fera tout pour cela. «Et si le citoyen après avoir dit son mot, décide que nous devons retourner à l’opposition, et bien soit», affirme-t-il. Bien sûr, le chef de file du parti islamiste ne saurait laisser passer cette occasion sans s’en prendre aux adversaires politiques de la formation. Sans les nommer, il accuse plusieurs «parties» de s’acharner sur son parti. «A ces parties, nous disons que si elles veulent réellement vaincre le PJD, que cela soit fait sur le terrain des valeurs de la démocratie et de la citoyenneté et sur celui de l’engagement interne», insiste le chef du parti islamiste.
Revenant sur le changement du mode de calcul du quotient électoral et sur la suppression du seuil électoral, le secrétaire général du PJD maintient la position de sa formation qui rejette catégoriquement cette réforme des lois électorales, souligne le quotidien. Le PJD s’oppose, et continuera à le faire, à l’abolition du seuil électoral et au nouveau quotient électoral qu’il considère comme antidémocratique, martèle El Othmani. Cette réforme nuit, d’après lui, à l’opération électorale et au processus démocratique et porte atteinte aux institutions aujourd’hui et à l’avenir. «C’est une opération de balkanisation sans précédent de la scène politique», lance-t-il.