Les dirigeants de l’opposition ont soumis une demande au Parlement pour constituer une commission d’enquête sur tous les projets de développement que le gouvernement prétend avoir réalisés, dans certaines provinces, en partenariat avec le secteur privé. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 25 janvier, que l’opposition met l’accent, particulièrement, sur les projets qui devraient être créés, dans les prochains mois, parallèlement à la préparation des échéances électorales. Autant dire, ajoutent les chefs de l’opposition, que le gouvernement cherche à exploiter politiquement ces projets fictifs, en se targuant de la prochaine création de centaines d’emplois, dans le but de s’approprier les voix électorales des jeunes chômeurs. Du coup, les dirigeants de l’opposition ont demandé au chef du gouvernement de contrôler le travail des ministres, ainsi que leur manière de gérer les établissements qui sont sous leur tutelle.
Ainsi, ajoutent les mêmes intervenants, il faut vérifier tout projet de développement que les ministres ont promis de réaliser ou dont ils prétendent qu’ils sont en cours de réalisation. Le parlementaire du PAM, Larbi Mharchi, a, dans une vidéo, accusé le gouvernement de «s’adonner à l’escroquerie et à la fraude dans les dossiers d’emploi». C’est ainsi, dit-il, qu’il a été surpris par les instructions données par le ministère de l’Emploi au directeur de l’ANAPEC de Ouazzane pour recevoir les candidatures de milliers de chômeurs et en sélectionner 300 afin de les recruter pour une société de textile.
Le quotidien Assabah rapporte que Larbi Mharchi a révélé que ladite usine n’avait pas encore été créée et qu’elle n’existait même pas dans la carte des projets d’investissement de la province. Le dirigeant du PAM a même entrepris des recherches sur ce sujet auprès de la préfecture et de la municipalité, pour découvrir qu’il n’y avait aucune trace de l’existence de cette usine. Mieux encore, ajoute-t-il, il a pris contact avec la direction de l’ANAPEC à Ouazzane pour avoir de plus amples informations sur cette question, sans succès. Le parlementaire s’est alors adressé à l’éventuel investisseur pour le questionner sur la viabilité de ce projet.
Le Conseiller Mharchi a été choqué quand ce dernier lui a fait savoir qu’il ne disposait pas encore d’un lot de terrain pour construire son usine et que, par conséquent, il n’avait fait l’acquisition d’aucun matériel. Des révélations qui ont poussé le dirigeant PAMiste à en déduire que l’objectif de l’annonce prématurée de ce projet était en fait une surenchère politique à l’approche des échéances électorales. Face à ces accusations, l’ANAPEC a publié un communiqué dans lequel elle indique avoir fait une offre à cette société pour recruter 300 personnes. Une initiative, dit-elle, qui a été prise après la vérification de toutes les données de cette entreprise, qui ont été intégrées dans le système informatique de l’Agence.