L’Inspection générale du ministère de l’Economie et des finances (IGF) effectue, depuis la semaine dernière, un audit au sein des directions et des services du ministère de la Santé. Selon certaines sources, cette opération représente l’un des audits les plus importants portant sur des marchés publics et transactions financières suspectes. L’IGF devra aussi contrôler les marchés relatifs à la gestion du matériel et des équipements financés par le Fonds de solidarité contre le Covid-19.
Les inspecteurs de ce département se penchent donc actuellement sur les cahiers des charges et les documents relatifs aux travaux réalisés pour la construction et l'équipement des nouveaux CHU et d'autres centres hospitaliers. Ils éplucheront, dans un deuxième temps, les comptes de la gestion financière de la pandémie de coronavirus, sachant que le ministère a bénéficié d’un budget de 2 milliards de dirhams.
Selon les mêmes sources, cet audit concerne également deux marchés publics d’un montant de 400 millions de dirhams. Ces marchés, conclus en moins d’un mois et demi, sont revenus à une seule et même personne qui a négocié au nom de deux sociétés. Le premier marché concerne l’importation d’un million d’appareils de dépistage rapide du Covid-19 pour une enveloppe de 200 millions de dirhams. Le deuxième marché a servi à l’acquisition de tests sérologiques pour un montant de 211 millions de dirhams.
Dans son édition du mardi 9 juin, le quotidien Assabah rapporte que ni les explications du ministère de la Santé ni les justificatifs élaborés par les conseillers du ministre n’ont réussi à convaincre les services de contrôle, qui doutent de l’authenticité des données fournies par le comité scientifique chargé de valider l’achat du matériel en question.
Les inspecteurs de l’IGF devront évaluer le bilan de la gestion financière du budget alloué au ministère de la Santé durant cette crise sanitaire. Ceci étant, cet audit tiendra compte du caractère urgent du décaissement de ces crédits, au vu de l’état d’urgence et comme le prévoit le décret du 20 mars. Il est vrai que le ministère a été dispensé des procédures de concurrence et de l’annonce des marchés. Cependant, il aurait dû créer des commissions pour les études des dossiers techniques afin de garantir la qualité du produit, négocier les prix et choisir les sociétés compétentes.