Le360: Le dossier du sahara revient, chaque mois d'avril, sur le devant de la scène internationale. Faut-il s'attendre à tes nouveautés cette année ?
Gilles Pargneaux: C'est simple. De nombreux eurodéputés et notre groupe d'amitié UE-Maroc soutiennent le plan d'autonomie. Nous voulons que les provinces du sud puissent retrouver un statut. Il s'agit de donner un statut au sahara pour sécuriser l'ensemble de la région. Les populations au sahara ne sont pas livrées à elles-mêmes comme à Tindouf. Les islamistes d'Al Qaida qui ont fui l'Algérie ont créé un mouvement mafieux dans le sud de l'Algérie et au Sahel. Le trafic d'armes et de drogue nourrit leur existence. Il est impossible de voir le polisario à la tête d'un Etat au Sahara.Pensez-vous que le plan d'autonomie doit être mis en oeuvre, sans attendre le train de l'autre partie ?
Le dossier de la régionalisation est important. Il faut l'appliquer sans tarder. On est sur un petit volcan au Sahara et au Sahel. Nous souhaitons vivement construire l'Union du Maghreb. Sachez que cette désunion pénalise la région d'environ 1,5 point de croissance.L'Algérie instrumentalise les droits de l'homme pour tromper l'opinion internationale...
L'Algérie ne respecte pas les droits de l'homme. Elle doit impérativement améliorer sa situation en la matière. On aimerait une évolution démocratique dans ce pays. Regardez ce qui se passe pour l'élection présidentielle. Abdelaziz Bouteflika est un candidat fantôme qu'on voit partout, notamment sur les affiches publicitaires.Le Maroc a-t-il progressé au niveau démocratique ?
Le Maroc fait d'énormes progrès. La constitution est démocratique. Le roi initie les réformes. Au Maghreb, le Maroc est un exemple, la Tunisie est sur le bon chemin et l'Algérie est recroquevillée sur elle-même. Je souhaite que le président français soit de plus en plus explicatif sur l'Algérie.Quel est l'avenir du partenariat Europe-Maroc?
L'Europe est optimiste et veut faire du partenariat avec le Maroc un modèle. Le Maroc s'est engagé dans un partenariat stratégique avec le continent noir. Nous voulons passer à une vitesse supérieure. L'Europe n'a pas de choix, sinon elle va céder la place à des concurrents à l'image de la Chine, l'Inde et l'Amérique du sud.