Connu par ses positions marquées d’un sens élevé d’humanisme, le Maroc s’est engagé depuis plusieurs années dans la gestion de la problématique migratoire, en adoptant une approche intégrée, qui protège les droits des migrants et préserve leur dignité, tout en refusant de réduire ce phénomène au seul aspect sécuritaire. De ce fait, le Royaume n'a pas de leçon à recevoir.
Le Royaume du Maroc, considéré comme un partenaire majeur en termes de sécurité régionale, n’a eu de cesse de déployer d’importants efforts en vue de renforcer le contrôle de ses frontières et de lutter contre l'immigration clandestine et les réseaux de trafic et traite des êtres humains. Il a d’ailleurs toujours insisté sur le fait que la gestion des flux migratoires demeure une responsabilité partagée entre les deux rives de la Méditerranée, rejetant à maintes reprises le fait de jouer le rôle de gendarme de l’Europe.
L’approche holistique adoptée par le Royaume avait été clairement exprimée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans un message adressé à la Conférence internationale pour l'adoption formelle du Pacte mondial sur la migration, tenue en décembre 2018 à Marrakech, en affirmant que la vision, à l’échelle nationale et continentale, et l’engagement international du Maroc s’inscrivent "dans la recherche constante de compromis novateurs, entre gestion des frontières et protection des droits humains des migrants, entre migration et développement".
Lire aussi : Pacte de Marrakech. Le roi Mohammed VI: la question migratoire n’est pas une question sécuritaire
"Notre approche, c’est de tendre avec constance vers un équilibre salutaire entre réalisme et volontarisme; entre intérêts légitimes des Etats et respect des droits humains des migrants", avait insisté le Souverain, soulignant que "la question migratoire n’est pas – et ne devrait pas – devenir une question sécuritaire".
Pour Sa Majesté le Roi, "la question de la sécurité ne peut pas faire l’impasse sur les droits des migrants: ils sont inaliénables", de même qu’elle "ne peut pas nier la mobilité. Mais elle peut la transformer en un levier de développement durable, au moment où la Communauté internationale s’emploie à mettre en œuvre l’Agenda 2030".
La démarche marocaine en matière de lutte contre l'immigration clandestine, guidée par un équilibre entre les aspects humanitaire et sécuritaire de ce problème complexe, s’est vue une nouvelle fois confortée à la faveur de la politique migratoire pertinente, lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2013 et qui avait permis la régularisation de tous les immigrés se retrouvant sur le territoire national. La régularisation de la situation de ces migrants leur a permis d'accéder à tous les services et de bénéficier de toutes les prestations octroyées aux citoyens marocains
Lire aussi : Mezouar: "Jamais le Maroc n’installera un camp de réfugiés sur son territoire"
La gouvernance migratoire marocaine s’est ainsi érigée en modèle régional, à la faveur de la vision royale humaniste, faisant du Royaume l’un des premiers pays du sud de la Méditerranée à adopter une telle politique novatrice. "Le Maroc compte parmi les premiers pays du Sud à avoir adopté une politique solidaire authentique pour accueillir les migrants subsahariens, selon une approche humaine intégrée, qui protège leurs droits et préserve leur dignité", avait souligné Sa Majesté le Roi dans le discours adressé à la nation à l’occasion du 63e anniversaire de la Révolution, du Roi et du peuple, rappelant que le Royaume "a longtemps récusé les méthodes suivies par certains pour traiter les questions de la migration, méthodes qui se sont, d’ailleurs, révélées inopérantes".
Le Souverain a, en outre, affirmé que le Maroc "est fier de l’action qu’il mène dans le domaine de l’accueil et de l’intégration des immigrés. Et il ne reviendra pas sur cette approche pratique et humanitaire", notant que "quant à ceux qui le critiquent, ils feraient mieux, avant de lui chercher noise, d’offrir aux immigrés ne serait-ce qu’une infime partie de ce que nous avons réalisé en la matière".
Au-delà de l’aspect strictement sécuritaire, la gestion idoine des flux migratoires requiert ainsi l’adoption d’une démarche concertée entre les pays des deux rives de la Méditerranée et la mise en place de stratégies migratoires coordonnées et cohérentes qui prennent en considération les politiques de développement et l'encouragement de l'immigration régulière comme source de richesses pour les sociétés.