Initiée par le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme et l’Union arabe de la confédération des syndicats, la pétition a été signée par 400 délégués et représentants d'instances syndicales et d’ONG de divers horizons.
Les signataires de la pétition dénoncent "la régression" de la situation syndicale en Algérie et les violations du droit des syndicats indépendants, en particulier "la confiscation des libertés syndicales, l’emprisonnement des travailleurs et des syndicalistes".
Ils s’élèvent contre l’entêtement des autorités algériennes à imposer chaque année l'Union générale des travailleurs (UGTA, proche du pouvoir) comme la seule centrale à prendre part aux travaux de la conférence de l’OIT parmi la délégation tripartite de l’Algérie.
"Les syndicats autonomes en Algérie n’ont eu de cesse de dénoncer, entre autres, leur exclusion de ce rendez-vous mondial qui concerne tous les travailleurs", affirment les signataires dans un communiqué.
Le comité d’experts de l’OIT sur l’application des normes (CAS) avait examiné la situation syndicale dans ce pays à l’occasion de la précédente conférence du travail et adopté une résolution très critique à l’égard des autorités algériennes.
Hâter la réforme législativeLe gouvernement d’Alger a été en effet prié instamment de réintégrer les syndicalistes suspendus et licenciés, d’enregistrer rapidement les syndicats qui le demandent et de faire en sorte que le code du travail soit conforme aux conventions internationales ratifiées.
Les experts de l’OIT ont pressé ainsi l'Algérie "à hâter la réforme législative pour que soit reconnu à tous les travailleurs, sans distinction de nationalité, le droit de constituer des organisations représentatives".
En dépit des recommandations du CAS, affirment les auteurs de la pétition, "les autorités algériennes ne respectent toujours pas les libertés syndicales et exercent pression et violence contre les travailleurs militants qui défendent leurs droits sociaux et économiques légitimes". L’UGTA a fini par perdre, en juin 2015, son siège au sein du groupe des travailleurs du Conseil d’administration de l’organisation internationale du travail.