Depuis la première audience, les accusés dans leur majorité ont revêtu l’habit, ou plutôt le masque, de militants d’une cause indépendantiste et refusent de reconnaître leurs victimes. Ils contestent la recevabilité de la constitution en partie civile des familles des victimes et refusent de répondre aux questions posées par leurs avocats, soulignent Repiquet et Tawil dans une tribune.
Les accusés et leurs avocats essaient de faire de ce procès une tribune politique, affirment-ils.
Ces avocats ont trouvé l’oreille attentive de diverses ONG et de quelques très rares parlementaires en Europe, qui soutiennent depuis longtemps l’action des séparatistes sahraouis. Ces organisations ont délégué au procès des observateurs, qui prétendent que le procès serait inéquitable, car la Cour d’appel ne serait pas impartiale.
Les avocats Repiquet et Tawil rejettent ces accusations les qualifiant de "fausses", précisant que la tenue du procès devant la Cour d’appel est en elle-même le signe de l’indépendance du système juridictionnel marocain, puisque ce procès a lieu devant la Cour d'appel de Rabat après que la décision rendue par un tribunal militaire a été cassée.
Les avocats des accusés n’ont pas cessé de contester l’impartialité de la justice marocaine et reprochent à la Cour d’appel de ne pas accepter d’entendre, en français, les avocats français, rappellent-il, expliquant que l’usage de l’arabe devant les juridictions marocaines est obligatoire et découle de la convention franco-marocaine d’entraide judiciaire.
"Imagine-t-on des avocats marocains plaidant en arabe à la Cour d’appel de Paris? Evidemment non. Pourquoi exiger du Maroc ce que l’on ne saurait exiger de la France?", relèvent-ils.
Par ailleurs, les deux avocats rappellent que la Cour d’appel de Rabat a accepté de tenir compte d’"une décision étrange" du Comité contre la torture des Nations unies sur de prétendues pratiques de torture et a nommé plusieurs experts pour examiner ces allégations.
"En tout état de cause, rien ne saurait justifier ou excuser de tels assassinats et la profanation de dépouilles", estiment les avocats de victimes de Gdim Izik, qui demandent que la responsabilité des auteurs de ces crimes soit établie et sanctionnée.
Les événements du camp de Gdeim Ezik remontent à novembre 2010 quand les forces de l'ordre ont entamé le démantèlement d’un camp illégal avant que des activistes sahraouis, disposant d’argent, de véhicules 4x4 et d’armes blanches, ne tentent de déclencher un soulèvement et sèment la mort dans les rangs de ces forces.
Le bilan de leurs actes criminels est lourd: 11 morts, parmi les forces de maintien de l'ordre qui étaient désarmées, et 74 blessés. Aux assassinats à l’arme blanche au cri de "Allahu Akbar", ils ajoutèrent l’ignominie de la profanation des corps de leurs victimes, rappellent les deux avocats français.