Malgré les différends qui les opposent actuellement sur la question de la Syrie, les deux chefs d’Etat se sont salués d’une poignée de main devant le palais Constantine et ont échangé quelques mots enrobés de sourires diplomatiques à souhait, avant que le président américain ne quitte son hôte pour rejoindre le bâtiment qui abrite le sommet.
L’élégance des deux hommes qui se devaient de garder la contenance et la dignité attendues de chefs d’Etat vers lesquels, de plus, tous les regards sont tournés, n’a d’égal que la profondeur du désaccord qui les oppose. Barak Obama est en effet arrivé au G20 en nourrissant l’espoir de gagner du soutien à la « cause » qui l’anime en ce moment, à savoir l’intervention en Syrie, en réponse au massacre qui a eu lieu le 21 août et qu’il accuse le régime syrien d’avoir provoqué par usage d’armes chimiques. « Cause » à laquelle seul François Hollande est gagné, et le président américain semble donc vivre actuellement un grand moment de solitude.
La Russie, pays hôte du sommet du G20, ne cèdera pas. Vladimir Poutine, dont le soutien à Bachar-al-Assad est manifestement inébranlable, estime en effet, comme il l’a déclaré mercredi, qu’une réaction contre la Syrie serait une « agression » si elle devait se faire sans l’aval des Nations Unies.
La France et les Etats-Unis ont malgré tout, dès le premier jour du G20, tenté de convaincre les autres pays de se rallier à eux. En vain, jusqu’à présent. "La situation actuelle montre que la solution politique est la seule voie" possible pour résoudre la crise, a d’ailleurs affirmé jeudi Qin Gang, porte-parole de la délégation chinoise au G20, en ajoutant que la suite des événements devrait être dictée par "les conclusions de l'enquête" des Nations Unies quant à l’utilisation d’armes chimiques.