Contrairement à son prédécesseur qui a fait durer les négociations plus de cinq mois, Saâd-Eddine El Othmani ne dispose que d’un délai de deux semaines pour boucler ses tractations en vue de la formation du futur gouvernement, affirme le quotidien Akhbar Al Yaoum qui cite, dans son édition du lundi 20 mars, une source du Conseil national du PJD.
Ce délai relativement court n’est pas la seule difficulté à laquelle devra faire face le nouveau chef de gouvernement désigné, ajoute le journal. En effet, lors du Conseil national tenu samedi, à Salé, Saâd-Eddine El Othmani a été confronté aux exigences des députés de son parti qui refusent toujours d''envisager une participation de l’USFP au gouvernement. Ainsi, affirme le journal, si le secrétariat général a donné son feu vert au chef de gouvernement désigné pour mener les négociations, c’est à ce même secrétariat général qui reviendra le dernier mot et non au chef de gouvernement.
Concrètement, et c’est un changement notable dans l'approche des négociations, El Othmani rencontrera, à tour de rôle et en commençant par ceux qui ont remporté le plus de sièges, tous les partis politiques représentés au Parlement. Le nouveau chef de gouvernement recevra ainsi le PAM à partir de ce lundi, puis l’Istiqlal, le RNI et ainsi de suite. Ce qui fait dire au journal que les négociations vont repartir sur de nouvelles bases.
Al Ahdath Al Maghribia, qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du lundi 20 mars, s’est focalisé sur les défis qu'aura à relever le nouveau chef de gouvernement qui devra notamment se défaire de l'ombre de Benkirane et de l’emprise du secrétariat général. Une réalité qui n’échappe à personne, cet organe ayant beaucoup plus de poids et d’influence qu’un simple bureau politique. Même Benkirane n’a pas réussi à échapper à son ascendant, puisque lui et ses ministres ont été obligés, durant tout leur mandat, de présenter régulièrement des rapports sur l’action du gouvernement et des divers départements devant cette instance.
Si ses capacités de négociations sont incontestables, El Othmani devra de même, néanmoins, trouver une issue à la question de l’USFP, seule contrainte qui lui est réellement imposée.Par ailleurs, El Othmani devra récupérer son ancien poste de secrétaire général. Autrement, il restera sous l’emprise de Benkirane qui est toujours, jusqu’à nouvel ordre, patron du parti.