La fin justifie les moyens. Cet adage machiavélique résume bien, dans la commune urbaine de Mohammedia, le comportement de sa présidente, Ilham Saber, du Parti de la justice et du développement (PJD). En effet, celle-ci a lancé, à des fins électorales, un projet de lotissement au profit des employés et des agents de la commune urbaine, lui réservant une superficie d’un hectare et demi, alors que la ville évoque des contraintes foncières pour réaliser des projets relevant de la vision royale de la formation professionnelle.
Selon le quotidien Assabah, qui rapporte cette information dans son édition de ce mardi 11 juin, le projet en question, qui sent la campagne préélectorale, n’a pas été validé par les autorités locales de la cité des fleurs, étant donné que la ville a d’autres priorités, notamment la réalisation de projets s’inscrivant dans le cadre de la vision royale de la formation professionnelle. Mais la présidente de la commune a recouru à la manœuvre du fait accompli en inscrivant le projet de son lotissement, objet de discorde, à l’ordre du jour de la session ordinaire de la commune urbaine.
Ainsi, la présidente de la commune urbaine a renvoyé aux calendes grecques un projet structurant pour la ville et ses jeunes. En effet, les instituts de formation professionnelle de nouvelle génération devraient permettre aux jeunes de la ville de suivre des formations dans plusieurs domaines, d’acquérir de nouvelles compétences et d’apprendre des métiers leur assurant un emploi, de fonder leurs propres entreprises et de baliser la voie aux personnes qui exercent dans le secteur informel, afin de structurer leurs activités.
C’est ce projet qui devait être prioritaire dans l’agenda de la présidente de la commune, font remarquer les sources du quotidien. Ces considérations politiques, électorales et partisanes, ajoutent les mêmes sources, ont été déjà à l’origine de critiques formulées à l’encontre du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, lorsqu'il a écarté la restructuration de l’Agriculture du chantier de la modernisation de la formation professionnelle. Ce qui a d’ailleurs suscité l’étonnement des membres du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des conseillers.