D’emblée, une clarification nécessaire est apportée: «Le seul parti auquel j’ai la fierté d’appartenir, c’est le Maroc». Ce Maroc qui, dix-sept ans après l’accession du roi Mohammed VI au Trône, se découvre un nouveau visage, un «chantier à ciel ouvert», une «oasis de paix et de stabilité», qui «n’est la chasse gardée de personne», qui, «sans pétrole ni gaz», compte sur les «bras» de ses enfants, creuse son sillon et avance à pas sûrs pour rejoindre le concert des pays développés.
Autant d’efforts consentis durant les dix-sept années de règne de Mohammed VI et qui «ont changé le visage du Maroc», souligne le souverain, précisant toutefois, et avec la lucidité nécessaire, qu’il «reste encore du chemin à parcourir».
Il ne s’agit pas ici d’un discours d'autosatisfaction, le souverain ne s’étant pas arrêté tant sur les acquis que sur la nécessité de capitaliser sur ces mêmes acquis pour aller de l’avant.
Le roi au-dessus de la mêlée partisane«Je n’appartiens à aucun parti». La précision royale résonne comme une mise en garde contre tout parti, quel qu’il soit, de quelque couleur qu’il soit, d’instrumentaliser l’institution monarchique à des fins électorales. Une mise en garde d’autant plus utile et nécessaire que le Maroc est au rendez-vous avec une échéance électorale cruciale: les législatives du 7 octobre 2016.Et comme il s’agit ici de scrutin, un recadrage s’impose. Le roi appelle à recentrer le débat autour du citoyen, qui est avant et après tout la véritable «source du pouvoir» et la finalité absolue de toute opération électorale. Le respect de la volonté citoyenne passe nécessairement par la présentation de «candidats compétents» animés de la volonté de servir et non pas de se servir.
«Cela suffit d’utiliser la Patrie comme une monture pour parvenir à des fins personnelles étriquées», affirme le souverain.
Corruption, réponse royale à la préoccupation citoyenne«La corruption n’est pas une fatalité», précise à cet effet le roi Mohammed VI. La lutte contre ce fléau appelle des efforts aussi bien en amont qu’en aval. «C’est l’affaire de l’Etat et de la société», souligne le souverain. L’Etat a été on ne peut plus clair en criminalisant ce fléau dévastateur. Seulement voilà, le problème se pose dans la pratique. «La question de la corruption ne doit pas être un sujet de surenchères», indique le souverain. Le traitement des dossiers y afférent ne doit pas se faire non plus de manière sélective, et la société a aussi un rôle important à jouer dans le combat anti-corruption en faisant sienne cette valeur cardinale qu’est la probité.
Lutte antiterroriste, honneur aux vigiles qui veillentUn hommage particulier a été rendu par le roi Mohammed VI à l’action des services de sécurité pour leur rôle crucial dans l’anticipation et la mise en échec des projets terroristes. Un hommage d’autant plus mérité que le royaume fait figure aujourd’hui d'une «oasis de paix et de stabilité» dans une région marquée au fer rouge par la flambée terroriste dévastatrice.
Le mérite des services nationaux est tel que leur action salvatrice a permis de prémunir, non seulement le royaume mais bien des pays, en Europe ou en Afrique, voire ailleurs, contre un péril terroriste ravageur.
Ces efforts herculéens déployés par les services de sécurité, dans des conditions souvent difficiles, méritent une attention particulière, souligne le souverain. D’où cet appel royal à l’adresse du gouvernement pour mettre à leur service les moyens nécessaires à l’accomplissement de leur action.
Un hommage particulier est aussi rendu aux Forces armées royales, bouclier du royaume contre les ennemis de l’intégrité territoriale. A ce sujet, le souverain affirme que le royaume a pris les mesures nécessaires pour «affronter tous les dérapages» susceptibles de se produire. «Le Maroc ne cèdera à aucune pression tout en restant ouvert», a clarifié le souverain.
Union africaine, un choix stratégiqueLa décision du royaume de réintégrer l’Union africaine occupe une place primordiale dans le discours royal. «La décision du retour au sein de sa famille africaine ne veut pas dire un renoncement du Maroc à ses droits», précise le roi Mohammed VI. Il s’agit, en effet, d’un retour conditionné à l’expulsion de la «RASD» de cette structure africaine.
A cet effet, le souverain a vivement remercié les pays africains amis, notamment les vingt-huit signataires de la motion pour l’éjection de l’entité fantoche de l’organisation panafricaine, lors du 27ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement africains, qui s'estrécemment tenu à Kigali, au Rwanda. Un hommage singulier est rendu au président de la république du Rwanda, Paul Kagamé, pour son précieux soutien à la décision du Maroc de réintégrer l’UA et son appui à l’intégrité territoriale du royaume.
Diversifier les partenaires stratégiquesLa diversification des partenaires internationaux du Maroc est un choix stratégique dans un monde qui change à vue d’œil. Ce choix, précise le souverain, ne signifie pas un renoncement de la part du Maroc à ses alliés traditionnels, envers lesquels il continue d’honorer ses engagements. Le roi évoque une consolidation des relations de partenariat, notamment avec la France et l’Espagne.
Cela dit, le royaume, «qui n’est la chasse gardée de personne», est souverain dans sa prise de décision. Il est dans son bon droit de chercher d’autres partenariats, comme cela est le cas avec la Russie et la Chine, qui sont désormais liés au royaume par des accords de partenariats stratégiques.
Il en va de même pour les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), avec lesquels le royaume est lié par des partenariats stratégiques englobant tous les secteurs, y compris la sécurité et la Défense.
En somme, un discours édifiant sur la politique aussi bien intérieure qu’extérieure du royaume!