Les éléments de la gendarmerie royale de Fès ont interpellé trois membres du PJD, dont l’un occupe le poste de Secrétaire local du parti dans la commune d'Ouled Tayeb, dans la banlieue de la ville. Ce dernier supervisait une page Facebook consacrée exclusivement à la diffamation des responsables et des agents d’autorité, des éléments des forces auxiliaires et de la gendarmerie royale. Les trois accusés ont été déférés devant le parquet qui les a poursuivis en état d’arrestation, avant leur incarcération à la prison locale de Ras El Ma. C’est suite à une plainte déposée par les autorités locales, en la personne du caïd d’Ouled Tayeb, contre le détenteur de la page Facebook intitulée «Ouled Tayeb City», que les services techniques de la gendarmerie ont ouvert une enquête.
Durant la période d’état d’urgence, cette page n’a cessé d'être le théâtre d’attaques contre les agents d’autorité et les forces de l’ordre, à grand renfort de noms et de photos. Le détenteur de cette page proférait de graves accusations contre ces responsables, notamment des accusations de corruption, d’ivresse, de prostitution et d’exploitation de leurs postes à des fins de chantage ou de viol. L’accusé principal a, par ailleurs, publié des photos et des vidéos en prétendant que des aides alimentaires avaient été distribuées à des proches du président de la commune et des élus, au détriment des familles démunies. Pis encore, il a rapporté les témoignages de certaines personnes qui prétendent avoir été privées du panier, ce qui a poussé certains habitants à violer l’état d’urgence pour participer à une marche de protestation vers le Caïdat.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 11 mai, que les investigations effectuées par les services techniques de la gendarmerie ont permis d’identifier et d’interpeller l’individu qui gérait la page Facebook incriminée. Il s’agit de Mustapha Yahyaoui, le secrétaire local du PJD dans la commune d’Ouled Tayeb, qui utilisait cette page pour régler ses comptes avec les autorités locales, le président de la commune et le député du RNI, Rachid El Fayek. Ses deux complices, membres aussi du PJD, ont été arrêtés et poursuivis en état d’arrestation pour plusieurs chefs d’inculpation. Dès l’arrestation des membres de cette cellule relevant des brigades électroniques du PJD, plusieurs personnalités ont porté plainte contre eux. Parmi elles, figurent le président de la commune, des conseillers communaux et des responsables politiques.
Les accusés avaient menacé les agents d’autorité et les élus de dévoiler des éléments se rapportant à leur vie privée, affirmant qu’ils avaient en leur possession des vidéos et des photos compromettantes dans des chambres à coucher, des bars et des boîtes de nuit. Les mêmes sources soulignent que ces menaces visaient à faire chanter ces responsables locaux. L’accusé principal, un promoteur immobilier, avait d’ailleurs essayé de profiter de son poste au sein du PJD et de ses relations avec le président du Conseil national du parti et député-maire islamiste de Fès, Driss El Azami, pour bénéficier de certains privilèges illégaux.