Les autorités de Melilla se sont-elles résignées à l’idée que le développement économique de la ville occupée ne peut avoir lieu sans une relation saine et sereine avec le Maroc? En tout cas, à en croire Al Massae dans son édition du vendredi 12 octobre, même ceux qui, par le passé, attaquaient de manière virulente le Maroc, exhortent aujourd’hui le gouvernement espagnol à conclure un nouveau Traité de voisinage et d’amitié avec le royaume de manière à donner un nouvel élan aux relations entre les deux pays et de permettre la redynamisation de l’activité commerciale de Melilla.
Citant des sources espagnoles, le quotidien explique que cet appel intervient dans un contexte où la ville occupée essuie des pertes de plus de 200 millions d’euros, vraisemblablement consécutives à la décision prise par le Maroc de déplacer les services de dédouanement au port de Beni Ansar, à Nador. Cette initiative effective depuis août dernier avait, pour rappel, provoqué l’ire, à Melilla, de certains responsables espagnols qui y ont vu un coup de massue porté à l’activité commerciale du préside occupé.
C’est ainsi que la Coalition pour Melilla (COM) a annoncé sa volonté de saisir le gouvernement espagnol pour conclure ce Traité rapidement. Celui-ci remplacerait celui signé sous le mandat d’Abass El Fassi. L’objectif de ce Traité serait ainsi d’instaurer un nouveau climat de coopération entre les autorités de la ville occupée et le reste du Maroc.
Al Massae rappelle toutefois que le président du gouvernement local semble plutôt militer pour une «indépendance» de l’économie de Melilla vis-à-vis du Maroc. Dans de précédentes déclarations, il avait en effet considéré qu’il était temps pour la ville occupée de renforcer ses liens avec le nord, en référence aux autres villes espagnoles de la rive nord de la méditerranée, au lieu du sud, référence cette fois-ci au Maroc.