Finalement, le projet de résolution "revu et corrigé" à la demande de la Russie et de l'Ethiopie ne comporte que de légères modifications, abstraction faite de la prorogation du mandat de la MINURSO jusqu'au 31 octobre 2018, au lieu du 28 avril 2019. Une extension de six mois supplémentaires, et non d'une année, comme c'était le cas depuis 2007, année à laquelle a été enclenché le processus de négociations à Manhasset, sur la base de l'offre d'autonomie marocaine.
En dehors de ce changement notable, le draft du projet de résolution, consulté par le360, ne comporte pas de changements radicaux, contrairement au souhait d'Alger et du Polisario, qui n'ont jamais été autant pointés du doigt pour leur responsabilité et leur rôle contreproductif dans le processus de règlement du conflit.
Le draft "modifié" souligne en effet la nécessité pour "les pays du voisinage" -allusion est faite directement à Alger, "partie prenante" au conflit-, d'apporter "une importante contribution" dans les négociations, bloquées depuis 2012, en perspective du lancement d'un 5e round, "dans un esprit de réalisme et de compromis".
"Le Conseil de sécurité souligne le besoin de faire des progrès vers une solution politique réaliste, praticable, basée sur le compromis", peut-on en effet lire dans le draft du projet de résolution, dont le vote serait attendu ce vendredi soir.
Alger est à nouveau appelée par le Conseil de sécurité à autoriser le recensement de la population de Tindouf. Une demande restée lettre morte malgré l'insistante de l'instance décisive de l'ONU auprès du voisin de l'Est afin d'autoriser l'enregistrement des "réfugiés sahraouis".
Au-delà d'Alger, principal protagoniste du conflit, le Polisario est mis également sur la sellette par le Conseil de sécurité, en raison de ses incursions répétées dans la zone tampon et les localités situées à l'est du dispositif de défense marocain. "Le Conseil de sécurité exprime sa préoccupation concernant la présence du front Polisario à Guerguerat" et "demande son retrait immédiat de cette zone tampon", peut-on lire dans le draft du projet de résolution.
Même préoccupation exprimée par le Conseil de sécurité quant à l'annonce par le Polisario de "délocaliser" ses structures administratives dans la localité de Bir Lahlou. A cet effet, le Conseil intime au FP de "s'abstenir de toute action déstabilisatrice" dans cette zone censée être démilitarisée en vertu de l'accord de cessez-le-feu conclu en novembre 1991.
Généralement, le texte du projet de résolution, dont les Etats-Unis sont le porte-plume, est resté fidèle dans l'esprit et la lettre à la version initiale ouvertement critique envers Alger et le Polisario.