Exclusif. Des membres du gouvernement poussent El Othmani à demander un vote de confiance

Saâd-Eddine El Othmani, PJD, lors d'une réunion avec les partis de la majorité, à Rabat.

Saâd-Eddine El Othmani, PJD, lors d'une réunion avec les partis de la majorité, à Rabat. . DR

La position de l’Istiqlal sur le blocage du projet de loi-cadre sur la réforme de l’Education continue à faire des remous au sein de la majorité et du gouvernement. Il en a même été question lors du dernier conseil de l’Exécutif. Les détails.

Le 05/04/2019 à 14h58

Dans un récent communiqué de son Comité exécutif, le parti de l’Istiqlal a affirmé que le gouvernement devait demander un vote de confiance pour pouvoir continuer à gérer les affaires publiques, après le blocage du projet de loi-cadre portant réforme de l’enseignement.

Selon des sources sûres, cette idée de recourir à l’Article 103 de la Constitution fait son chemin, y compris au sein du gouvernement et des partis de la majorité.

«Lors du dernier conseil du gouvernement [hier, jeudi 4 avril, Ndlr], certains ministres ont affirmé que le parti de Nizar Baraka a le droit de pousser vers une telle issue du moment que, dans l’état actuel, on ne peut plus parler d’une majorité solide et cohérente», rapportent nos sources.

«Il faut clarifier les choses et arrêter dans cette dérive qui porte surtout atteinte aux intérêts généraux du pays et aux droits des citoyens», ajoutent nos sources.

Face à l’insistance de ses ministres, Saâd Eddine El Othmani a promis de réunir le plus tôt possible les chefs des partis qui forment la coalition gouvernementale, pour chercher une issue.

Cette réunion de la majorité, selon nos sources, pourrait intervenir vers la fin de cette semaine.

Au PJD, certains leaders estiment qu’une telle demande n’a d’autre visée que celle de compliquer la mission d’El Othmani et de son parti, qui dirige la majorité.

Rappelons que le blocage de ce projet de loi-cadre est l’oeuvre du groupe parlementaire du PJD dont une bonne partie des députés refuse de voter l’article relatif à l’enseignement des matières scientifiques et techniques en langues étrangères et ce, malgré un amendement qui n'évoque plus que quelques modules, soit des cours en effectifs réduits. 

En conséquence, les travaux de la commission de l’enseignement sont actuellement toujours suspendus.

Par Mohammed Boudarham
Le 05/04/2019 à 14h58