Amnesty International revient à la charge dans l’affaire des allégations de torture concernant les détenus des événements d’Al Hoceima. Alors que les autorités ont déjà ouvert une enquête suite à ces allégations pour vérifier leur authenticité, l’organisation internationale a une nouvelle fois appelé à approfondir cette enquête pour vérifier les déclarations de certains détenus à propos de cas de torture.
Akhbar Al Yaoum, qui rapporte l'information dans son édition du lundi 14 août, ajoute que, selon Amnesty, au moins 66 personnes emprisonnées suite aux événements d’Al Hoceima confirmeraient ces allégations.
Interpellé par le journal dont il est réputé proche, le ministre d’Etat en charge des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, a appelé à faire preuve de vigilance en ce qui concerne les déclarations d'organisations internationales comme Amnesty, puisque celles-ci fondent leurs positions sur des déclarations et allégations et non sur des enquêtes de terrain permettant de vérifier les faits. Selon lui, ceci s’expliquerait par l’absence de cadre juridique permettant à ces organisations d’enquêter comme il se doit. «Aucune organisation, nationale ou internationale, n’est aujourd’hui en mesure de confirmer ou d'infirmer les allégations de torture», a déclaré le ministre au quotidien.
Mustapha Ramid a néanmoins insisté sur le devoir des juges de clarifier cette question et, le cas échéant, de rendre justice aux éventuelles victimes. Il a aussi annoncé la création imminente d’une instance nationale de prévention contre la torture, instance qui constituera un outil d'enquête important.