Echec d'une politique d'éradication des bidonvilles ou reconnaissance d'une impuissance? "Ni l'un ni l'autre", a répondu Nabil Benabdellah, le ministre de l'Habitat et de la politique de la ville, jeudi, lors d'une conférence de presse à Rabat. "L'éradication des bidonvilles est un processus complexe qui se ne règlera qu'avec le temps et l'amélioration de la situation socioéconomique", a-t-il reconnu au lendemain de la première réunion du Comité interministériel sur la politique de la ville, tenue sous la présidence d'Abdelilah Benkirane.
Depuis 2004, "quelque 85% des 230.000 bidonvilles que comptait le pays ont été éradiqués", a-t-il affirmé. Et d'ajouter: "D'autres bidonvilles sont venus se greffer en raison de la pression urbanistique". Pour le ministre de l'Habitat, il n'est pas question de rester les bras croisés en attendant des moyens financiers suffisants pour promouvoir la politique de la ville. "C'est une mauvaise stratégie. Il faut créer la dynamique, les moyens viendront", a-t-il estimé. A noter que la politique de la ville est dotée d'un budget de 2,5 milliards de dirhams, dont 600 millions de dirhams sont des fonds propres au ministère de l'Habitat.
