L’Union socialiste des forces populaires (USFP) a été secouée lorsque la Cour des comptes a annoncé qu’une partie des aides publiques (2.000.000 dirhams, ndlr) accordées par l’État dans le cadre du soutien financier aux partis politiques a été virée au compte d’une société pour la réalisation des études et des recherches.
Les militants du parti ne contestent pas le bien-fondé de ce marché mais stigmatisent «la confidentialité et la manière dont il a été accordé à des proches du premier secrétaire du parti, Driss Lachgar», explique l’ex-député socialiste Chokrane Amam dans un entretien avec Le360. Selon lui, «Driss Lachgar a tramé ce scandale sans soumettre son projet à l’approbation du bureau politique. Nous rejetons le fait accompli qui a sali la réputation de notre parti.»
Chokrane Amam fait partie des signataires des deux communiqués relatifs à cette affaire, avec Abdelmaksoud Rachdi, Salaheddine El Manouzi et Hassan Najmi. Les quatres hommes rejettent l’appellation d’«anciens dirigeants» de l’USFP dont les affublent des proches de Driss Lachgar.
«Nous sommes toujours des militants de l’USFP. C’est pour cette raison que nous appelons à la démission de Driss Lachgar, car dans ce problème qu’il a créé, il n’y a pas que l’aspect financier, c’est-à-dire la clandestinité dans laquelle l’argent a été octroyé, mais il y a aussi l’aspect de l’éthique et des valeurs», précise Chokrane Amam. «L’USFP a toujours été un parti qui respecte les valeurs dans l’action politique.»
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Selon l’ancien député, «à cause de ce scandale et d’autres affaires précédentes, les signataires et d’autres militants pensent qu’un nouveau mouvement de redressement est en train de se constituer progressivement au sein du parti socialiste», qui a été fondé par les charismatiques Mehdi Benbarka et Abderrahim Bouabid.
Chokrane Amam s’interroge également pourquoi le président du conseil national de l’USFP, Habib Malki, garde toujours le silence sur cette affaire. «Il doit sortir de son mutisme inexpliqué et prendre ses responsabilités» face notamment à un chef qui se comporte en «autocrate», insiste-t-il.
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Amam Chokrane indique en outre que les militants de l’USFP commencent à déserter les réunions des structures partisanes, la dernière en date étant la réunion de la Chabiba ittihadia, présidée par le chef du parti et à laquelle ont assisté seulement 12 membres sur 33.
«Ces dérapages répétitifs nous poussent à recommander la tenue du congrès ordinaire de l’USFP avant les élections législatives de 2026», appelle notre interlocuteur, tout en exprimant son scepticisme quant à la réunion du bureau politique du parti que compte présider mercredi Driss Lachgar.
Le360 a tenté de joindre Driss Lachgar afin d’obtenir sa version des faits, mais son téléphone reste muet.