«Nous demandons au chef du gouvernement, que dans la conjoncture actuelle, le pays a besoin d’une loi de finances 2023 qui bénéficie d’un compromis, entre majorité et opposition, afin de pouvoir surmonter la crise et les difficultés socio-économiques», a affirmé, ce samedi 6 août 2022, Abderrahim Chahid dans un entretien avec Le360.
«Nous avons fait part de cette proposition, lors de la récente présentation par les ministres des Finances et du Budget, Nadia Fettah Alaoui et Fouzi Lekjaa, des contours du projet de loi de finances 2023 devant la commission parlementaire», de la Chambre des représentants, a indiqué le député de l’USFP.
Abderrahim Chahid a exprimé l’importance de cette demande qui intervient en particulier au lendemain de la diffusion, vendredi 5 août 2022, de la note de cadrage du projet de loi de finances (PLF) 2023, adressée par Aziz Akhannouch aux divers ministères et dans laquelle ce dernier a fixé les grandes orientations que chaque département ministériel est appelé à suivre dans l’élaboration du budget de l’année prochaine.
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«Nous considérons que cette loi devrait se pencher sur les moyens d’attirer les investissements étrangers sachant que le Maroc doit profiter de la conjoncture internationale», a-t-il relevé. «En prenant en compte l’intérêt du pays, nous avons suggéré qu’un accord de compromis (entre opposition et majorité, Ndlr) soit réalisé dans le cadre de l’élaboration de la loi de finances 2023», a-t-il poursuivi.
Le président du groupe socialiste a par ailleurs qualifié de «très modeste» le bilan de l’action gouvernementale et parlementaire. «L’USFP, en sa qualité de membre de l’opposition, a joué pleinement son rôle notamment au sein de la Chambre des représentants avec de nombreuses contributions sur le plan des questions orales et écrites, ainsi qu’au niveau du contrôle de l’Exécutif à travers les commissions parlementaires», a-t-il déclaré.
Abderrahim Chahid a regretté néanmoins l’insuffisance des projets de loi qui ont été adoptés lors de la session législative écoulée ainsi que «la non-participation du chef du gouvernement à toutes les séances mensuelles dédiées à la politique générale du gouvernement». «Sur les 8 mois qu’a duré la session législative, le chef du gouvernement ne s’est présenté devant les élus qu’à quatre séances seulement», a martelé le responsable socialiste. D’après ses propos, «Notre sécurité législative est menacée».
Il a aussi déploré le fait que le gouvernement ait refusé à son groupe l’adoption d’une proposition de loi relative à la lutte contre l’enrichissement illicite. En revanche, le député s’est réjoui de l’acceptation d’une proposition de loi de l’USFP concernant la question du creusement des puits.
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Enfin, le président du groupe parlementaire du parti de la Rose s’est arrêté sur le problème de la flambée des prix et le refus du gouvernement face à la proposition de l’opposition du plafonnement du prix des hydrocarbures.
«Nous avons à maintes reprises dit que la hausse des prix constituait une forte atteinte au pouvoir d’achat des citoyens, et ce, après avoir proposé une loi rectificative qui aurait dû accorder un fort soutien à l’action sociale et nous avons également dit que la crise ne devrait pas être gérée au détriment du pouvoir d’achat», a-t-il ainsi insisté.
«Maintenant, le gouvernement à une autre alternative que le plafonnement, celui de la hausse des salaires», a conclu le député socialiste.