Enseignement: malgré un appel au dialogue, un mouvement de grève des enseignants toujours en ébullition

Une salle de classe (photo d'illustration)

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Revue de presseAprès 45 jours de paralysie, et des salles de classe désertées, le gouvernement vient de lancer un appel au dialogue, afin de dissiper les malentendus. Les grévistes quant à eux, des enseignants de différents cycles, viennent d’annoncer un nouveau mouvement de grève, cette fois-ci de trois jours. Les militants des associations de défense des droits de l’Homme envisagent de manifester de leur côté pour que les élèves puissent avoir le droit de reprendre leur scolarité. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 12/11/2023 à 19h52

Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, a eu beau appeler au dialogue et à une reprise des cours, les enseignants, en grève depuis 45 jours, ne veulent rien savoir.

Pourtant, a insisté le ministre, c’est en négociant que les parties pourront dissiper les malentendus, à propos d’un nouveau statut dévolu aux fonctionnaires de l’Éducation nationale.

Or, malgré cette proposition gouvernementale, la Coordination nationale des enseignants a préféré continuer son escalade, explique Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 13 novembre 2023.

Cette instance a annoncé un nouveau mouvement de grève, cette fois-ci sur une durée de trois jours, les 14, 15 et 16 novembre 2023, assorti d’une série de sit-ins qui devront se tenir devant les différentes directions régionales de l’Éducation nationale.

La Coordination nationale entend par là exprimer son rejet des politiques menées par l’État dans le domaine de l’enseignement, et revendique tout particulièrement un «statut plus équitable», tout en exigeant du gouvernement l’entière satisfaction de l’ensemble de ses demandes.

Cette Coordination affirme avoir renoncé, depuis le 7 novembre, avec la «bonne foi» qu’elle avait préalablement affichée.

À cette date, les enseignants qu’elle mène ont décidé de manifester pour imposer leurs revendications, explique le quotidien, qui cite un communiqué qui en émane.

Cette instance ne compte pas s’arrêter là, et veut poursuivre ses manifestations: le rejet du statut actuel, et une lutte contre «la diabolisation des manifestations légitimes des travailleurs de l’enseignement», a indiqué le quotidien, qui cite ce même communiqué.

Selon cette organisation, un retour à la table des négociations signifie obligatoirement une satisfaction de l’ensemble de ses revendications, qu’elles soient globales et sectorielles.

La coordination rejette aussi ce qu’elle considère comme étant une «politique du bâton», que mène le gouvernement.

La Coordination a aussi tenu à prévenir le gouvernement sur un éventuel recours à des ponctions sur les salaires des grévistes, une mesure qui, selon ses militants, ne fera qu’aggraver la situation, a expliqué le quotidien.

L’organisation s’est aussi dite ouverte à un dialogue avec les associations des parents d’élèves, afin que celles-ci lui exposent les raisons qui l’ont poussée à opter pour cette escalade.

Selon le quotidien, alors que les enseignants maintiennent leur bras de fer avec le gouvernement, ce sont, en fait, les élèves qui en font les frais.

À ce jour, pas moins de 45 jours de classe ont été perdus, et cette déperdition de l’année scolaire en cours ne cesse de s’aggraver.

C’est à ce titre que les associations de protection des droits de l’Homme veulent elles aussi intervenir.

Elles protestent contre «le gaspillage du temps d’apprentissage» dont les victimes sont, en fin de compte, «les élèves, qui sont pris en otage dans toute cette affaire».

Ces associations ne font, pour l’heure, que relayer des craintes et des réclamations déjà exprimées par des parents d’élèves, qui craignent désormais que l’année scolaire ne soit perdue.

Devant ce scénario catastrophe, ces associations ont décidé à leur tour de menacer de mener une série de contestations, pour que les élèves puissent enfin bénéficier de leur droit à apprendre.

Par Amyne Asmlal
Le 12/11/2023 à 19h52