Enseignement: les principales mesures de l’accord signé entre le gouvernement et les syndicats

Les membres du gouvernement et les représentants des syndicats de l'enseignement signataires de l'accord, le 10 décembre 2023 à Rabat.

Le 10/12/2023 à 20h39

VidéoAprès deux mois de grève des enseignants et un dialogue marathonien, le gouvernement et les quatre syndicats les plus représentatifs du corps des fonctionnaires de l’Éducation nationale sont parvenus à un accord ce dimanche 10 décembre. Il a été décidé une hausse nette des salaires de 1.500 dirhams par mois pour toutes les catégories d’enseignants ainsi qu’une indemnité complémentaire de 500 dirhams par mois pour les enseignants du secondaire.

La cérémonie de signature de l’accord s’est déroulée ce dimanche 10 décembre, en milieu d’après-midi, en présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et des représentants des quatre syndicats les plus représentatifs du corps des fonctionnaires de l’Éducation nationale. Ont pris part également à cette cérémonie le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, et le ministre délégué chargé du Budget, Faouzi Lekjaa.

Les quatre syndicats signataires de l’accord sont la Fédération nationale de l’enseignement affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), le Syndicat national de l’enseignement relevant de la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération libre de l’enseignement issue de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et le Syndicat national de l’enseignement relevant de la Fédération démocratique du travail (FDT).

Immédiatement après la signature de l’accord, le gouvernement et les syndicats ont appelé à la reprise des cours et à la fin de la grève. Unanimes, les syndicats ont déclaré à la presse qu’après la signature de cet accord, «il n’existe aucune raison de poursuivre la grève».

«La hausse des salaires de 1.500 dirhams nets par mois se fera en deux tranches, dont la première sera appliquée à partir du 1er janvier 2024. La seconde tranche est prévue en janvier 2025», a affirmé de son côté le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa au terme de la signature de l’accord.

La première tranche de l’augmentation des salaires va être programmée dans le budget accompagnant le projet loi de finances 2024, qui fait l’objet actuellement d’une deuxième lecture au niveau de la Chambre des représentants. La seconde tranche sera quant à elle inscrite dans le cadre de la loi de finances 2025, a appris Le360 de sources gouvernementales et syndicales.

Selon les estimations des syndicats, la hausse des salaires couplée aux autres mesures prévues par l’accord, dont l’indemnité complémentaire de 500 dirhams, devraient nécessiter chaque année un budget additionnel de l’ordre de 10 milliards de dirhams.

Outre la hausse des salaires et la subvention mensuelle de 500 dirhams en faveur d’une grande partie du corps des enseignants, le gouvernement a donné son feu vert pour une prime individuelle de 1.000 dirhams au titre de l’opération de correction des copies des examens. Cette prime se limitait précédemment à moins de 100 dirhams.

L’exécutif a également accepté, à la demande des quatre syndicats, de s’attaquer rapidement à la résolution de «tous les dossiers épineux issus des différentes catégories d’enseignants». Le ministre de l’Éducation nationale et les syndicats ont convenu de se rencontrer jeudi prochain pour entamer le processus de règlement des dossiers en suspens.

Il a été par ailleurs décidé de se pencher à partir de la même date sur la rédaction d’un nouveau projet de statut unifié après que le premier a été gelé par le gouvernement. Les syndicats ont même avancé que «le précédent statut controversé va être annulé pour être remplacé par un autre texte».

Après la signature, les quatre syndicats ont qualifié d’historique cet accord, le considérant «comme le premier dans les annales du secteur de l’enseignement public». Le chef du gouvernement a partagé le même sentiment de satisfaction en déclarant: «Nous sommes parvenus à un accord. Nous sommes ravis d’obtenir ce résultat au terme d’un dialogue de deux semaines, empreint de sérieux, malgré un contexte difficile. Nous allons œuvrer pour concrétiser cet accord rapidement.»

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 10/12/2023 à 20h39