La Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement qui relève de l’UNTM, le bras syndical du PJD, s’apprête à observer une grève nationale dans le secteur. Cet arrêt de travail, programmé pour le 31 octobre, sera accompagné d’un sit-in devant le siège du ministère de l’Education nationale, ainsi que de rassemblements dans les régions et les provinces à l’occasion de «la journée de l’enseignant», rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison du lundi 23 septembre.
Cette action de protestation décidée par le syndicat islamiste, poursuit le journal, a pour objectif de forcer le ministère de tutelle à «donner une suite positive aux revendications exprimées par le personnel de l’enseignement et à améliorer sa situation matérielle». Le syndicat attend ainsi du département de Said Amzazi une reprise du dialogue sectoriel afin d’aboutir à des «solutions équitables» pour toutes les catégories du personnel du ministère, dans un horizon bien défini.
Bien sûr, le syndicat rejette toute la responsabilité de la situation tendue qui règne actuellement dans le secteur sur le ministère. Pourtant, affirme le syndicat, il avait bien mis en garde le département en question quant à la gravité de ses décisions, que la Centrale considère comme improvisées et unilatérales. A ce propos, le syndicat islamiste reproche au ministère de mettre en œuvre des décisions et de publier des arrêts et des circulaires «sans en référer aux représentants de la famille de l’enseignement». Par ailleurs, le syndicat réclame également un «statut» qui rende justice à toutes les catégories du personnel de l’enseignement.
En somme, les revendications habituelles. Rien de bien extraordinaire. Tout cela pour arriver à l’essentiel du sujet qui «préoccupe» réellement le syndicat. Le bureau national de la FNFE-UNMT déclare, en effet, son «rejet» des «démarches accélérées» du ministère pour mettre en œuvre la loi-cadre relative au système de l’éducation et de la formation. Le syndicat islamiste vise exclusivement l’initiative du ministère de «renforcer la langue française dans l’enseignement et d’en faire une langue d’enseignement en lieu et place des deux langues officielles prévues par la Constitution» dans le cadre de sa mise en œuvre de la Vision 2015-2030.
Une fois sa position bien clarifiée sur cette question, le syndicat s’est également attaqué à un sujet tout aussi polémique, à savoir la révision des manuels scolaires. Mais, au-delà d’une question de perturbation d’approvisionnement du marchés en nouveaux manuels à l’occasion de la rentrée scolaire de cette année, le syndicat reproche au ministère de ne pas avoir respecté le caractère stratégique de ce processus, en s’en remettant notamment aux commissions et aux guides pédagogiques prévus dans la loi-cadre.