Le tir à la corde continue de plus belle entre le gouvernement et la Coordination nationale des enseignants contractuels. Cette dernière vient en effet de décider, à l’issue d’une réunion, de prolonger la grève qu’elle observe actuellement d’une autre semaine, c’est-à-dire du 18 au 24 mars, rapporte le quotidien Al Massae de ce lundi 18 mars. Il s’agit de la troisième prolongation du genre.
Selon la coordination des enseignants grévistes, leur dernière décision intervient en réponse à l’adoption par le gouvernement de «vieilles méthodes», qui consistent à manier la politique de la carotte et du bâton, sans se «soucier du risque d’année scolaire blanche», selon les propos de la coordination.
Cette dernière reproche surtout aux Académies régionales de l’éducation et de la formation de geler volontairement les salaires des enseignants contractuels, surtout ceux engagés en 2016, sans «prendre en considération leur situation sociale, tout en menaçant de les suppléer par les enseignants inscrits sur les listes d’attente, s’ils continuent leur mouvement de grève». Al Massae rappelle que certaines académies ont effectivement adressé des mises en garde, mais qui ne concernent que les enseignants engagés en 2019, qu’elles ont menacés de rupture de contrat en cas d’absence de plus cinq jours.
Pour sa part, le ministre de l’Education nationale prend très au sérieux l’actuelle crise, qui a déjà perdu beaucoup de journées d’études aux élèves, et compte tout mettre en œuvre pour empêcher la survenue d’une année scolaire blanche. Ainsi, un plan d’urgence, dit plan B, serait à un stade d’étude très avancé. Il s’agirait surtout de donner la priorité aux classes diplômantes comme la 6e année du primaire (CEP), la 3e année de collège (BEPC) et la terminale (baccalauréat). Pour ce faire, les Académies de l’enseignement seront mobilisées en vue d’organiser des cours intensifs de rattrapage, et donc à engager d’anciens enseignants de la fonction publique, auxquels les heures supplémentaires seront payées.
Cependant, et déjà au fait de ce plan B, la coordination des enseignants grévistes précise que seule «une solution globale et rapide peut sauver les examens de fin d’année, et non des solutions de replâtrage».