Une campagne d’incitation à la protestation, sur Twitter, montre à quel point la Jemaâ d’Al Adl Wal Ihssane fait de la «crise» des enseignants contractuels un fonds de commerce pour courtiser les organismes américains. Le quotidien Assabah rapporte ainsi, dans son édition du lundi 22 mars, que les messages des islamistes radicaux appellent à signer une pétition illustrée de photos d'affrontements entre les forces de l’ordre et les contractuels. Cette pétition porte des titres sonnant comme autant de menaces contre l’Etat: «Enseignants! Attaquez avec ce hashtag», «Publiez ce hashtag dans les journaux et sur les chaînes », «La guerre médiatique internationale a commencé». Les slogans sont parlants.
La Jemaâ a, par ailleurs, partagé des liens électroniques avec les enseignants contractuels, qu’ils aient participé ou pas à la manifestation. Le mouvement y a joint le texte à envoyer aux sites de plusieurs médias dont The Washington Post, le Dayli Mail, la CNN, la BBC, la CNBC et The New York Times. Les dirigeants d’Al Adl Wal Ihssane persistent à attiser les tensions, profitant des répercussions de la crise épidémiologique sur la conjoncture sociale et des prochaines échéances électorales qui occupent les partis politiques. Les islamistes radicaux ont ainsi encouragé les protestataires à bomber le torse sous le porche des ambassades étrangères, via une mobilisation médiatique à travers les réseaux sociaux.
Le quotidien Assabah rapporte que cette mobilisation virtuelle d’Al Adl Wal Ihssane coïncide avec les déclarations que l’ancien patron du PJD, Abdelilah Benkirane, a faites il y a quelques semaines, prétendant que le Printemps arabe n'était pas encore fini. L’intervention de la Jemaâ dans le dossier des enseignants contractuels a commencé dès la promulgation du décret et s’est accentuée avec leur incorporation dans les académies régionales. Le mouvement islamiste use de ce dossier pour faire chanter l’Etat à chaque fois que ses dirigeants se sentent politiquement marginalisés dans une société en pleine transformation.
Les manœuvres du mouvement ont fini par éclater au grand jour, révélant ses vaines tentatives de séduire l’administration américaine et sa disponibilité à servir des agendas étrangers, au détriment du Maroc et des Marocains. Il faut préciser, par ailleurs, que les enseignants contractuels ont décidé de poursuivre, cette semaine, leur mouvement de protestation à Rabat. Un mouvement qui commencera par une grève collective de la faim et se poursuivra jusqu'à ce que leurs revendications, notamment celle de leur intégration dans la fonction publique, soient satisfaites, conclut le syndicat des contractuels.