C’est le propre des élections au Maroc : à l’approche de ces échéances, les dérapages verbaux se ramassent à la pelle. Mais les susceptibilités font en sorte que chaque phrase et chaque mot sont retenus contre leurs auteurs. Un exemple édifiant cité par le quotidien du parti de l’Istiqlal (PI), Al Alam, dans son édition de ce samedi 4 avril, interpelle. Les faits: Un conseiller municipal de la commune d’Idwirane relavant de la circonscription de Mejjat dans la ville d’Imintanout, a adressé une lettre à son président en vue d’avoir une copie du rapport de la session de février 2015. Dans sa lettre, selon Al Alam, il a écrit : «Veillez accepter, Mme la présidente, mes considérations distinguées». Une insulte et un manque de respect, a jugé le président qui a illico presto porté plainte.
«La gendarmerie royale de Mejjat attend les instructions du parquet général d’Imintanout pour ouvrir une enquête sur les tenants et aboutissants de cette affaire», rapporte le quotidien. Cependant, la publication istiqlalienne ne dit pas mot sur les couleurs politiques des deux adversaires. Elle nous apprend toutefois que le mis en cause occupait la fonction de président de la commune d’Idwirane avant d’être délogé, lors des dernières élections, par le plaignant. Il est vraisemblable que le président déchu veut avoir sa revanche. Difficile cependant d’imaginer qu’il a usé d’un lapsus linguistique pour déstabiliser son rival. A moins que ce dernier ait les nerfs à fleur de peau. Dans un cas, comme dans l’autre, on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer.
Si tout dérapage verbal ou lapsus sont considérés comme une offense, combien de nos politiques les plus en vue, dont le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, meubleraient le banc des accusés. Un vieux dicton bien de chez nous prétend que «L’ssan mafih aâdam» (traduction littérale : la langue n’a pas d’os).




