Elections: Quand le PJD vole au secours de Hassad

Abdellah Bouanou, maire de Meknès.

Abdellah Bouanou, maire de Meknès. . DR

Revue de presseKiosque360. C’est finalement grâce aux députés de la majorité et du PJD en particulier que le ministre de l’Intérieur a pu sauver la face. Les élus ont mis en échec une tentative de création d'une instance nationale indépendante pour superviser les élections.

Le 12/11/2014 à 22h00

Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, devait être aux anges le 11 novembre. Au Parlement, l’opposition (Istiqlal et USFP), n’a pu faire adopter une proposition de loi visant à la création d’une instance nationale indépendante chargée de superviser les élections. Et, lors de la même séance, le projet de loi de l’Intérieur portant révision des listes électorales a été adopté comme une lettre à la poste, grâce aux mêmes élus de la majorité, les islamistes en premier lieu.

Dans son édition de ce jeudi 13 novembre, Al Akhbar affirme que le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a changé d’avis concernant la création d’une instance indépendante pour superviser les élections. Citant Abdellah Bouanou, chef du groupe PJD, le S.G du parti de la Lampe a revu ses positions, optant pour un autre choix que celui qu’il défendait quand il était dans l’opposition. A en croire Al Akhbar, Mohamed Hassad n’a pas assisté à la plénière qui a «fait tomber» la proposition de l’opposition, mais est arrivé un peu plus tard, au moment où les élus de la majorité avaient fait l’essentiel du travail avec un vote sans appel: 113 voix contre et 68 pour. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, le projet de loi de l’Intérieur pour une révision des listes électorales a été également adopté lors de la même séance plénière par 177 voix contre 48. Avec ce vote, Mohamed Hassad n’aura plus de souci à se faire avec les partis politiques qui demandaient que la carte d’identité nationale (CNIE) soit le seul document valable pour s’inscrire sur les listes électorales et participer aux scrutins.

Lachgar amer

Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP et chef du groupe socialiste, n’a pas apprécié le résultat de ce double vote. Comme le rapporte Al Massae, il a déclaré que l’absence du gouvernement lors des débats en commission, puis en séance plénière, atteste du fait que l’Exécutif ne prend pas au sérieux les initiatives de l’opposition. Abdellah Bouanou est, quant à lui, d’un avis contraire. Le chef des élus PJD a affirmé que le fait que la priorité a été donnée à la proposition de loi de l’opposition prouve le sérieux du gouvernement. De toutes les manières, ceux qui avaient dit que la politique était l’art du possible n’avaient pas complètement tort. La preuve? Les virages parfois à 360° du PJD qui, au sein de l’opposition, avait beaucoup gagné en visibilité grâce aux tirades de ses chefs: Abdelilah Benkirane, Mustapha Ramid et autres Lahcen Daoudi.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 12/11/2014 à 22h00