Rente politique ou pas, la liste nationale des jeunes de moins de 40 ans est sur le point d’être abolie. N’en déplaise aux jeunes du PJD, de l’Istiqlal ou encore de l’USFP qui s’y accrochent, ce mécanisme, instauré en 2011, est donné pour mort. La campagne de pression menée par les jeunesses des partis représentés au Parlement pour quémander le soutien des chefs de parti ne risque certainement pas d’atteindre son objectif, commente l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 5 février.
Econduits par le ministre de l’Intérieur et le président de la deuxième chambre, ils ont été reçus uniquement, à ce jour, par les chefs de trois formations politiques et le président de la Chambre des représentants. Notons que dans leur plaidoyer, ils sont même allés jusqu’à proposer la cooptation, et non l’élection, de 30 jeunes pour siéger à la première Chambre. Certes, la plupart des partis se sont prononcés en faveur du renforcement de la représentativité des jeunes dans l’instance législative, et accessoirement dans toutes les autres instances élues, mais par forcément par le moyen d’un quota de sièges réservés.
Ainsi, l’Istiqlal par exemple, tout en se disant attaché au relèvement de la représentativité des femmes au sein de la Chambre des représentants en instaurant, au lieu de l’actuelle liste nationale, un mécanisme similaire déployé à l’échelle régionale, a à peine évoqué le cas des jeunes. Autant le parti est précis sur la question des femmes, autant il est resté vague quand il s’agit des jeunes.
Le RNI a adopté la même position. A savoir, oui pour une plus grande implication des jeunes dans la politique et dans les instances élues, mais de préférence par d’autres moyens. Le PAM a également rejeté cette liste au même titre que le PPS.
S’il est évident, souligne l’hebdomadaire, qu’aucun parti n’est contre le relèvement de la représentativité des jeunes dans les instances élues, il n’en reste pas moins qu’ils ne sont pas unanimes sur les moyens d’y parvenir. Pour connaître le sort définitif de cette liste nationale des jeunes, précise La Vie éco, il faut donc attendre l’arrivée des projets de lois électorales au Parlement. Ce sera lors d’une session extraordinaire prévue en mars.
Cela dit, le débat suscité par cette liste ne date pas d’aujourd’hui. A la veille des élections de 2016, une information prêtant au ministère de l’Intérieur l’intention de supprimer cette liste avait déclenché une levée de boucliers générale dans les jeunesses des partis. Ballon d’essai et réelle décision actée, mais abandonnée plus tard? On n’en saura rien. Il faut dire qu'à l'époque, la liste avait également des détracteurs dans la société civile et une pétition avait même été lancée dans le sens de la suppression des deux listes de 90 sièges, celle des femmes et celle des jeunes. Le PAM avait également envisagé de présenter une proposition de loi dans le même sens.
La liste nationale des jeunes a été instaurée en 2011, rappelle l’hebdomadaire, lorsqu’il a été constaté que la représentative des jeunes au Parlement baissait à vue d’œil depuis les élections de 1997. Ce mécanisme n’a été validé qu’à titre provisoire par le Conseil constitutionnel. Il a certes plutôt bien marché en 2011, mais comme le craignait certains acteurs politiques à l’époque, il a fini par être détourné de son objectif. Un mandat plus tard, la liste nationale est devenue, en effet, synonyme de népotisme, privilège politique et moyen de renforcer des alliances au sein des partis. En même temps, le «provisoire» s’est installé au point de devenir pour certains, notamment le PJD, un «acquis démocratique».