A moins de 100 jours des législatives du 8 septembre, on ne sait toujours rien du programme électoral du PJD. On ne connaît pas, non plus, l’identité des futurs candidats. Pourtant, relève l’hebdomadaire Al Ayyam dans son édition actuellement en kiosque, tout le monde s’attendait au moins à avoir une idée du programme du parti, qui brigue un troisième mandat à la tête du gouvernement et qui termine son premier mandat aux affaires dans pratiquement toutes les grandes villes du Royaume.
En fait, du programme, on n’en connaîtra rien, en tout cas pas avant une semaine. Quant aux futurs candidats, leur identité ne sera pas dévoilée avant le 15 juillet, au plus tôt. Ce n’est pas une campagne de teasing de la part du parti islamiste, loin de là. C’est la conséquence d’un système organisationnel très rigide et d’une panoplie de procédures aussi complexes que compliquées.
En effet, explique Al Ayyam Hebdo citant Slimane El Omrani, secrétaire général adjoint du parti, en guise de programme, le PJD en prépare trois. Une version consacrée aux élections législatives dont l’élaboration a été confiée à une commission dirigée par le député de Fès et président de la Commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants, Driss Skalli Adaoui.
Une deuxième version porte sur les collectivités territoriales et sera confiée à un comité conduit par le ministre de l’Energie, Aziz Rebbah. La troisième version est destinée aux élections professionnelles, sa réalisation est confiée à Rachid Jkini, président de l'Espace marocain des professionnels. En principe, le programme sera finalisé dans ses trois composantes et soumis à l’appréciation du secrétariat général dans une semaine.
Pour les listes de candidats, c’est une autre histoire. La procédure a été validée début avril par le Conseil national. En théorie, c’est une commission élective qui se chargera de sélectionner les candidats qui représenteront le parti aux futures élections. Dans chaque circonscription, elle désigne un nombre de candidats correspondant au nombre de sièges à pourvoir. Une commission d’accréditation se charge, ensuite, de les classer et de choisir le candidat tête de liste et ses colistiers et de leur accorder des accréditations au nom du parti. Pour les candidats aux législatives, à la présidence des conseils régionaux et des grandes communes, c’est le secrétariat national qui fait office de commission d’accréditation. Pour le reste, cette mission est confiée aux instances locales et régionales du parti.
Actuellement, précise l’hebdomadaire, le PJD en est à peine au stade de la constitution des assemblées électives. Des assemblées générales vont se tenir à travers le pays pour ce faire. A ce rythme, le parti se fixe comme horizon le 15 juillet pour accomplir ces procédures. Les candidats seront connus après cette date. Bien sûr, ce ne sont pas forcément les candidats choisis via cette procédure qui se retrouvent toujours sur les listes électorales. Ce n’est plus un secret pour personne, le secrétariat général, et surtout le MUR, ont leur mot à dire.