Le secrétariat général du PJD a, encore une fois, mis en doute la neutralité des autorités publiques à quelques mois des prochaines échéances électorales. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 4 juin, que le parti de Saâd-Eddine El Othmani a toujours utilisé ces accusations comme une stratégie pour s’attaquer au ministère de l’Intérieur et attirer plus de sympathisants pendant la période préélectorale. La direction du parti a, dans un communiqué, accusé les pouvoirs publics d’«intimider, d’une manière ou d’une autre, ses militants et d’aller jusqu’à faire pression sur certains d’entre eux pour les dissuader de se présenter sur les listes électorales du PJD dans des provinces comme Errachidia, Midelt et Chefchaouen».
Certes, le parti islamiste reconnaît que le nombre de cas demeure limité mais cela ne l’empêche pas de dénoncer ce qu’il appelle des agissements qui vont à l’encontre des dispositions constitutionnelles et de la politique en vigueur. Du coup, le communiqué appelle à lutter contre ce phénomène avec tous les moyens politiques, juridiques et communicatifs. Un phénomène, poursuit la direction du PJD, qui pourrait affecter la crédibilité des prochaines échéances électorales, impacter le taux de participation et décourager les élites d’adhérer à l’action politique. Ce faisant, le PJD appelle les autorités «concernées» à s’engager à demeurer impartiales durant cette étape, à prendre ses distances vis-à-vis de toutes les parties et à mettre fin à toutes formes d’intervention proactive dans l’opération électorale.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rappelle que le PJD est habitué à tirer à boulets rouges sur le ministère de l’Intérieur en l’accusant de partialité dans les élections. Ces accusations dérangent les pouvoirs publics qui se trouvent, à chaque fois, contraints à mettre en évidence leur neutralité. Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit avait, par le passé, riposté avec force contre les accusations proférées par les élus du PJD en leur disant: «Arrêtez de pleurnicher!».
Les islamistes ne cessent, en effet, d’accuser ce département de museler les partis avant les élections, notamment dans les zones rurales. Sa direction a même élargi ses revendications jusqu’à appeler les pouvoirs publics à arrêter les poursuites judiciaires entamées à l’encontre de ses élus. Des procès qui font suite à des plaines malveillantes postélectorales dans le but de discréditer les candidats et favoriser une partie aux dépens d’une autre, conclut le communiqué du PJD.