Après avoir endossé la tunique de Benkirane, il y a quelques jours, El Othmani revient à la charge en essayant, cette fois, de marcher sur les pas d’El Youssoufi. C’est à Kénitra que le chef du gouvernement reprend, en effet, une formule qui a si bien marché pour son prédécesseur. C’est ainsi, et en puisant dans le langage de Benkirane, qu’El Othmani a notamment évoqué la possibilité d’une hausse des prix.
« Le gouvernement est aujourd’hui prêt à procéder à une hausse de prix des matières de première nécessité comme le gaz butane, la farine, le sucre et l’huile», a notamment affirmé Saâd-Eddine El Othmani lors d’un meeting organisé, en fin de semaine, par son parti à Kénitra. Cette hausse des prix, insiste le chef du gouvernement, interviendra dès que son équipe se sera assurée qu’elle «n’aura pas de répercussions négatives sur le citoyen», rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du lundi 25 novembre. Pour justifier cette décision, le chef du gouvernement argue du fait que le budget de l’Etat ne peut plus supporter de continuer à subventionner certains produits de première nécessité, auxquels il consacre actuellement pas moins de 14 milliards de dirhams.
Lors de cette rencontre, poursuit le quotidien, El Othmani a longuement puisé dans la terminologie politique utilisée par l’ancien Premier ministre, le socialiste Abderrahmane El Youssoufi. C’est ainsi que le chef du gouvernement soutient que son parti a sauvé Maroc d’«une crise cardiaque», juste après le déclenchement du mouvement du «20 février». Depuis, ajoute-t-il avec insistance, les Marocains ont accordé de nouveau leur confiance au PJD, en 2015 et lors des dernières élections législatives, une année plus tard. Et ce, souligne-t-il, malgré la concurrence de «ce parti connu de tous» qui a été fortement soutenu financièrement et la guerre que lui ont livrée «les démons et les crocodiles».
Revenant sur la situation de la jeunesse, le chef de file du PJD tente d’amadouer les jeunes, leur assurant que l’actuel PLF comporte une disposition portant sur la création d'un Fonds de soutien à la création d’entreprises, qui leur est principalement destiné. Ce Fonds, poursuit-il, doté d’une cagnotte de 6 milliards de dirhams, est financé en partenariat entre le gouvernement et les banques. Il leur permettrait d’accéder à des crédits gratuits, dont 70% son financés par les banques sous la garantie de la CCG.
Abordant le credo habituel de son parti, à savoir les promesses d’aides aux couches défavorisées, le chef du gouvernement souligne que le soutien aux classes moyennes et démunies constitue l’une des priorités de l’Exécutif. C’est ainsi, affirme-t-il, que le gouvernement vient notamment d’engager 14 milliards de dirhams, sous forme d’augmentation de salaires et d’allocations familiales pour les fonctionnaires, dans le cadre de la concrétisation du dialogue social, signé en avril dernier.