Alors que la ministre chargée de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social est à deux doigts de dissoudre l’Agence de développement social, l’ADS, son projet bute sur la signature du chef du gouvernement qu’elle n’arrive toujours pas à obtenir. Ce dernier refuse, en effet, catégoriquement de signer le décret portant dissolution de cette institution chargée de tirer de la précarisé les couches sociales, mais aussi les communes les plus défavorisées.
En fait, d’après des sources proches du chef du gouvernement, citées par le quotidien Assabah dans son numéro du week-end des 26 et 27 janvier, ce dernier n’est pas du tout d’accord avec la décision de la ministre qui appartient, pourtant à son propre parti. Selon El Othmani, l’argument invoqué par Bassima Hakkaoui pour justifier cette décision, à savoir que l’ADS fait doublon avec d’autres initiatives et organismes comme l’INDH, l’Entraide nationale te le Fonds de développement rural, est irrecevable.
D’après le journal, conjoncture oblige, la ministre s’empresse de dissoudre cette agence, héritage du gouvernement Youssoufi créée pour lutter contre la pauvreté et la précarité, pour, en fait, la remplacer par des directions régionales qui relèveront directement de son ministère. Ce faisant, explique un cadre de l’ADS cité par Assabah, elle prépare le terrain électoral pour son parti, puisque ces directions, en traitant avec des associations dont elles financeront les projets, pourront recruter de nouveaux électeurs pour le PJD.
Pourtant, poursuit le journal, la ministre ne désarme pas pour autant, continuant à faire pression sur la Primature pour obtenir son aval. Cela alors que certains conseillers du chef du gouvernement, qui ne voient pas d’un bon œil cette initiative, suggèrent à El Othmani de ne pas se précipiter et donc de ne pas valider, pour le moment, le décret en question. Pendant ce temps, la grogne monte au sein de l’ADS, dont les fonctionnaires et les agents qui craignent désormais pour leur avenir, sont montés au créneau.
Il s’agit, en fait, explique le journal dans un autre article paru dans le même numéro, de pas moins de 420 fonctionnaires et cadres dont l’avenir professionnel est devenu incertain. Une réalité qui ne laisse pas indifférent l’UMT, l’un des syndicats les plus représentés au sein de l’Agence. Encadré donc par lui, les fonctionnaires et les agents de l’ADS entament un bras de fer avec la ministre. Ainsi, dès l’annonce, à nouveau, de ce projet de dissolution de l’Agence, ils ont commencé par observer, jeudi dernier, une grève de 24 heures dans tous les bureaux de cette institution publique.
De son côté, le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharek, a adressé une lettre au chef du gouvernement. Pour le responsable syndical, cette décision va à contre-courant de l’évolution générale du pays. L’Etat, en effet, prête actuellement une grande attention à la situation sociale du pays et a entrepris, dans ce cadre, de restructurer les secteurs sociaux.