Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a diffusé une circulaire dans laquelle il demande à tous les départements de rationaliser les dépenses et de donner la priorité aux projets signés devant le roi. La note demande à tous les ministres, secrétaires d’Etat et hauts commissaires, de lui faire parvenir leurs propositions budgétaires relatives aux trois prochaines années (2020/2022), accompagnées des «objectifs et d’indicateurs de performance». Selon cette circulaire, l’approche d’un budget triennal vise à «présenter les orientations générales en tenant compte, lors de leur élaboration, des propositions d’une programmation budgétaire triennale ( 2020 2022), ainsi que la méthode de sa préparation par les départements ministériels et les établissements». L’objectif du gouvernement étant, ajoute le même document, de réaliser au cours de cette période un taux de croissance moyen de 4%, dans la perspective de le revaloriser à 4,2% en 2022 tout en maîtrisant l’inflation à 2%. Le gouvernement compte, par ailleurs, poursuivre ses efforts pour la restauration progressive des équilibres macro-économiques. La poursuite de la politique d’orthodoxie budgétaire, note la même circulaire, permet de limiter le déficit budgétaire à 3% durant ce plan triennal.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 9 avril, que le chef du gouvernement a incité les départements ministériels et les établissement publics à maîtriser les dépenses salariales des fonctionnaires. Il faut, ajoute El Othmani, «contrôler les prévisions de la masse salariale et ne créer de nouveaux postes qu’en cas de nécessité absolue. Il faut, en outre, exploiter les possibilités de redéployer les postes financiers pour combler le déficit tant au niveau spatial que sectoriel». La note demande aux administration publiques de réduire leur train de vie et de rationaliser leurs dépenses à travers l’utilisation d’énergies renouvelables et les technologies de l’efficacité énergétique, ainsi que la rationalisation des ressources hydriques. La circulaire a mis l’accent sur «la priorisation des programmes et des projets d’investissement public objet d’accords, d’engagements signés devant le roi ou encore de conventions signées avec les institutions internationales et les pays donateurs. Encore faut-il respecter les critères de la nouvelle approche dans la gestion des projets d’investissement public».
Le même document limite les prévisions des dépenses salariales en indiquant qu’il «faut que ces prévisions englobent la masse salariale des fonctionnaires de l’année précédente, à laquelle il faut ajouter les dépenses relatives à la promotion, et ce selon les textes organiques en vigueur en tenant compte des variations dans le nombres des fonctionnaires. L’étude des propositions de programmation des départements ministériels est prévue pour la période située entre le 15 avril et le 15 mai. Les discussions auront lieu au niveau des commissions de la programmation et d’indicateurs de performance relevant de la direction du budget au ministère de l’Economie et des finances.
Dans son exposé introductif, le chef du gouvernement a affirmé que, conformément aux instructions royales et en exécution de ses engagements, le gouvernement donnerait la priorité aux politiques sociales, notamment à l’enseignement, la santé et l’emploi. Et El Othmani d’ajouter que le gouvernement veillera à restructurer les programmes de soutien et de protection sociale. Le gouvernement compte, souligne-t-il, poursuivre la réalisation des grands chantiers d’infrastructures et de stratégies sectorielles, tout en soutenant l’investissement privé et l’entreprise.