«Le droit de grève est garanti constitutionnellement et les élèves ont droit constitutionnellement au savoir et à l’enseignement. Ces enseignants toujours en grève profèrent des menaces et perturbent le travail des non-grévistes», a affirmé le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, qui s’exprimait ce lundi lors de la séance des questions orales de la Chambre des représentants.
Selon une source syndicale, le nombre de suspensions a affecté jusqu’ici quelque 500 grévistes. Chakib Benmoussa, qui s’attèle à finaliser avec les cinq syndicats les plus représentatifs la dernière touche du nouveau statut du personnel, a réitéré son appel aux enseignants récalcitrants pour qu’ils mettent fin à la grève après que «le gouvernement ait répondu positivement à presque la totalité des doléances du corps des enseignants», a-t-il souligné.
Il a cité la hausse des salaires mensuels en deux tranches de 1.500 dirhams nets, l’instauration d’une indemnité complémentaire de 500 dirhams par mois nets pour les professeurs de lycée, l’octroi d’une indemnité pour les enseignants du primaire et du collège, ainsi que la mise en place du grade «hors échelle» pour cette dernière catégorie d’enseignants.
Le ministre a également cité, parmi les concessions de l’exécutif, l’intégration de tous les enseignants en particulier ceux appelés «les contractuels» dans le régime de la fonction publique ainsi que l’accord du gouvernement pour résoudre tous les autres dossiers catégoriels de manière progressive.
Le ministre a en outre rappelé que le gouvernement a consenti «un effort budgétaire de 10 milliards de dirhams» pour accompagner la réforme de l’Éducation nationale. Il a par ailleurs réaffirmé qu’un programme important de rattrapage des cours va être mis en vigueur au profit des élèves avec la prolongation de l’année scolaire d’une semaine.
«Les programmes scolaires seront condensés et allégés, et la date des examens sera réexaminée», a expliqué Chakib Benmoussa en invitant une nouvelle fois les enseignants protestataires à penser aux intérêts des élèves et des parents.
Pour sa part, durant la session des questions orales de la Chambre des représentants, le député du PJD, Abdellah Bouanou, a proposé au ministre de mettre fin aux ponctions des salaires et la suspension des grévistes récalcitrants en échange d’une médiation pour que ces derniers puissent regagner les classes.
Enfin, des députés dont Mohamed Choro du PAM (majorité) et Atika Jebrou de l’USFP (opposition) ont soutenu la fin de la grève des enseignants, en mettant en relief les efforts du gouvernement pour répondre aux doléances des enseignants.