Le Mouvement unicité et réforme (MUR), bras religieux du PJD de Abdelillah Benkirane, vient d'émettre des réserves au sujet de deux dispositions de la Convention de l'ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes. Le MUR a annoncé son intention d'approcher prochainement le Conseil supérieur des Oulémas et le Conseil Constitutionnel pour statuer sur ces deux questions.
"Il y a une ambiguité sur la position officielle de l'Etat au sujet des articles 9 et 16 de cette Convention, qui ne sont pas conformes à l'islam et à nos valeurs", a déclaré ce vendredi à Le360, Abderrahim Chikhi, le président du MUR, rappelant que le Maroc avait en 2011 déposé des réserves contre ces deux dispositions mais qu'actuellement on "ignore si ces réserves ont été levées ou non par l'Etat marocain".
"Le MUR conteste ces deux articles car ils touchent à la souveraineté de la Constitution marocaine. Les lois internationales n'ont pas le droit de se placer au dessus des lois du pays", a ajouté M. Chikhi précisant que les articles 9 et 16 violent les règles de l'islam en matière d'héritage entre les hommes et les femmes. "Ces deux articles portent aussi atteinte notamment aux conditions de mariage d'une femme musulmane avec un conjoint de religion différente", a-t-il indiqué.
Même s'il ne possède pas le caractère légal pour saisir le Conseil constitutionnel, le MUR a indiqué qu'il est en train d'étudier la manière adéquate pour pouvoir le faire afin de "sauver ce qui reste à sauver après l'adoption de cette loi par le Parlement marocain". Pour le président du MUR "la saisine tend à rectifier le tir pendant qu'il est encore temps".
Interrogé sur le fait que le PJD a pourtant voté en faveur de cette Convention au Parlement, Abderrahim Chikhi a indiqué que cette adoption a été accompagnée d'une annexe comportant "les réserves du parti de la Lampe".