Les familles des victimes du drame de l’atelier de Tanger, qui a fait 29 morts, ont réitéré leur demande au gouvernement de créer une commission d’enquête indépendante pour déterminer la responsabilité des uns et des autres.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mercredi 16 juin, que ces familles réclament, en outre, un dédommagement du préjudice moral et matériel. Elles ont, par ailleurs, adressé une lettre au chef du gouvernement dans laquelle elles expriment leur profond regret de n’avoir pas été entendues ni par Saâd-Eddine El Othmani, ni par les services qui relèvent directement de son autorité. La correspondance révèle que les familles des victimes disposent d’informations et de documents prouvant la responsabilité des services locaux relevant du gouvernement dans le déroulement du drame de l’atelier de confection.
Une structure qui disposait, précise la lettre, d’une autorisation d’exercer en bonne et due forme, délivrée par les autorités locales pour une activité qui se déroulait dans une cave dépourvue de toutes les conditions sanitaires et sécuritaires. Autant dire que la version officielle qui parlait d’une «usine clandestine» est dénuée de tout fondement, expliquent les signataires de cette lettre.
D’autant, ajoutent-ils, que l’atelier de confection exerçait ses activités depuis une quinzaine d’années dans la cave d'une villa qui se trouve dans un lotissement devenu une zone industrielle au vu et au su de tout le monde. Il est donc prouvé, ajoute la lettre, qu’il s’agit bien d’une négligence et d’une absence de contrôle aussi bien de la part des inspecteurs du travail que de ceux de la CNSS.
Le quotidien Al Massae rapporte que la lettre souligne que ces documents et ces données démontrent, sans le moindre doute, l’implication des services de l’Etat dans la provocation de ce drame qui a fait 29 morts. Sans oublier ses conséquences psychiques et financières sur les familles qui ont perdu ceux qui subvenaient à leurs besoins. Certaines d’entre elles, souligne la correspondance, vivent dans la précarité, d’autres ont vu leur santé se dégrader faute de protection sociale, sans oublier celles qui risquent d'être expulsées pour n’avoir pas pu payer leur loyer.
Du coup, les auteurs de la correspondance exhortent le gouvernement de leur fournir une aide urgente pour atténuer leur souffrance et leur garantir une protection sociale ainsi qu’une couverture médicale. D’autant plus qu’il s’agit bel et bien d’un accident du travail et non d’une catastrophe naturelle comme certains essayent de l’expliquer à l’opinion publique, martèlent les signataires de la lettre adressée au chef du gouvernement.